Maybe yes... Maybe no

Tom se baladait dans les couloirs, écouteurs sur les oreilles et mains dans les poches, comme à son habitude. Il avait 2 heures vides avant son prochain cours, et il cherchait un lieu où il pourrait peut-être jouer tranquillement de la guitare, sans qu'aucune personne ne puisse le gêner. Au pire, il la ferait partir d'un regard, comme d'habitude.

Au bout du couloir, une jeune fille habillée avec un look punk, plutôt mignonne. Comment s'appelait-elle, déjà ? Ori... Orihime Dameda ! Apparemment, c'était une personne assez influente, leader du groupe des "Surnaturels". Et elle avait l'air furieuse. Si sa réputation était fondée, la personne qui s'était attirée cette fureur allait passer un sale quart d'heure ! Tom se dit même que ça pouvait être lui qui était la cible. Il sourit doucement et décida de la suivre, malgré le fait qu'il n'aimait pas vraiment s'abaisser à ce genre de pratiques... Mais bon, il y a un début à tout ! Il se dit qu'il pouvait bien se divertir un peu, pour une fois. Il se mit donc à la suivre, avec la discrétion naturelle qui le caractérisait...

"Alors c'est toi, Tom, le nouveau que tout le monde respecte ? N'essaye pas d'être discret c'est impossible avec moi. J'entends tout, je vois tout & je sais tout ce qui se passe dans cet internat, compris ?"
Elle l'avait repéré. C'était la 5ème personne qui réussissait à le repérer dans sa vie alors qu'il s'efforçait d'être discret. Décidément, cette fille était spéciale. Et c'était donc bien après lui qu'elle en avait.

Elle lui avait lancé un regard agressif, plein de froideur et de haine. Ce qui intriguait le plus Tom, c'était qu'elle n'avait pas du tout l'air impressionnée. C'était le signe d'une très forte personnalité, et d'une volonté à toute épreuve. Le regard qu'elle avait semblait vouloir lui transmettre un message, impossible à décrypter, mais lourd de menaces.

"Alors comme ça, tout le monde te respecte ? Intéressant pour un nouveau a peine arrivé... C'est étrange... Mais je ne me laisserai pas faire, moi."

Nullement impressionné, il lui répondit avec un léger sourire (décidément, il souriait beaucoup, aujourd'hui) : "Oui, généralement, tout le monde me respecte. Mais pas toi apparemment. Tu fais partie des rares personnes dans ce cas. Ça aussi, c'est étrange."

Sa tête dépassait encore un peu du couloir, et Tom pouvait voir l'oeil sombre qui le fixait.

"Tu es peut-être venu en paix, mais fais gaffe, je te surveille. Et il ne vaux mieux pas être surveillé par Orihime.. C'est de mauvaise augure."
Sa réputation était donc fondée. Elle était terrible. Mais bon... Après tout, il n'avait pas vraiment peur d'une fille qui le connaissait à peine.

"Les "Surnaturels" gagnent toujours les batailles ? Je ne dis pas que ça va s'inverser, mais je vais tenter de changer un peu les choses." dit-il sans sourire.

Tom s'avança en jetant un coup d'oeil à la neige qui tombait dehors. Il adorait la neige, elle lui ressemblait. Le jeune homme rangea son baladeur, ajusta son chapeau et se dirigea droit vers Orihime...

Et provocatrice, avec ça ! Le pire, c'est qu'elle avait l'air sûre d'elle, décidée à se battre, convaincue de sa victoire. Il en avait vu à la pelle, des personnes de ce genre. Mais seulement des prétentieux qui pensaient qu'ils pourraient ensuite se pavaner devant ses potes qui regardaient la scène... Là, elle était seule. Enfin, elle avait l'air. Car près tout, il n'était sûrement pas la seul ici à être proche des fantômes. Elle n'avait rien à prouver à personne. Seulement protéger sa réputation de leader de l'"Elite", comme tout le monde disait. En tout cas, elle n'avait pas volé sa place !

Tom s'arrêta à 1 ou 2 m d'elle, puis la dévisagea. Les traits fins, plutôt belle, avec cet air de défi fixé au fond de ses yeux, fenêtres de son âme... Une âme tourmentée, apparemment. Bien que ses compétences au combat et en répartie n'étaient plus à démontrer et qu'il aurait bien voulu tester un peu celles d'Orihime, une petite voix lui souffla au fond de lui-même : "Pas elle... Pas maintenant..."

Le garçon se détourna d'Orihime et regarda par la fenêtre : La neige tombait un peu plus fort, et le sol était recouvert d'une doux manteau blanc... Il glissa la main dans son sac et en retira un harmonica. L'instrument dans une main, la poignée de la fenêtre dans l'autre, il jeta un dernier regard à la jeune fille : elle avait toujours son air de défi méprisant, attendant patiemment de savoir s'il l'attaquerait ou pas... Tant pis, peut-être qu'elle le prendra pour un lâche, mais sa conscience prime sur le reste.

Tom ouvrit la fenêtre, s'agrippa sur le rebord et sauta, pour atterrir en amortissant sa chute, quelques mètres plus bas. Il essuya ses mains pleines de neige, porta son harmonica à la bouche et commença à marcher vers un lieu isolé tout en jouant un air calme et résonnant, aussi calme que la neige qui tombait, sans faire attention à son opposante qui assistait à la scène, incrédule, appuyée sur le rebord de la fenêtre.