Drawing with the dead is just a game

Namine s'étira et regarda l'heure. 11h30. Ça alors, elle qui ne dormait pas beaucoup d'habitude... Heureusement, elle n'avait pas cours aujourd'hui. Elle décida donc de s'habiller afin d'aller déjeuner à midi pile. Elle irait en avance, pour éviter la queue. 11h40. Elle joua cinq minutes sur sa DS, mais son jeu l'énerva vite et elle rangea la console. 11H45. Il était peut-être encore tôt pour aller à la cantine, mais elle n'avait rien d'autre à faire, alors elle y alla. Ella arriva à 11H50. Il n'y avait personne devant la cantine. Tous étaient dehors, à profiter du beau temps, fait exceptionnel. Elle attendit l'ouverture de la cantine. À midi, les portes ouvrirent. Quelques personnes entrèrent en même temps qu'elle. Elle ne fit presque pas la queue. Derrière elle, en revanche, c'était l'apocalypse. Tout le monde se précipitait et se bousculait.

Elle prit un plateau et quelques morceaux de pain. Une pomme et un yaourt, comme d'habitude. Elle regarda les plats. Du hachis Parmentier ou des légumes avec du poisson. Son choix se fit rapidement. Elle prit du hachis Parmentier, un verre et une serviette. Elle remplit son verre à la fontaine et alla s'asseoir, seule, comme d'habitude. Elle n'avait pas vraiment d'amis à Merry Mind. Il y avait bien Rose, mais elle était trop timide pour aller lui parler. Alors elle restait seule. Cela ne la dérangeait pas tant que ça, après tout. Vu qu'elle ne se souvenait plus de son passé, elle ne savait pas ce que c'était, d'avoir des amis... Elle avait toujours été seule, d'aussi loin qu'elle se souvienne.

Mais aujourd'hui, Namine se sentait bizarrement vide. La faim, peut-être? Mais non, elle avait englouti tout son déjeuner à une vitesse affolante et était désormais rassasiée. Peut-être était elle triste? Mais pourquoi? Cette journée était pareille aux autres, après tout. Enfin bon! Il fallait qu'elle se trouve quelque chose à faire, cet après midi. Elle avait fait tous ses devoirs la veille. Elle réfléchit en allant poser son plateau. Aller à la bibliothèque? Non, trop fréquenté, et elle avait lu la plupart des livres intéressants. La salle de sport? Et puis quoi encore? À part la boxe qu'elle tolérait si elle ne se faisait pas trop mal, elle détestait le sport. Il lui fallait une activité calme et solitaire. Passer l'après midi sur son ordinateur? Cela lui conviendrait.

Elle remonta donc à sa chambre. Elle ouvrit son ordinateur, fit du Photoshop. Elle se lassa vite. Elle essaya Miku Miku Dance: idem. Elle soupira et ferma son ordinateur. Elle fit les cent pas quelques instants quand son regard se porta sur son carnet à dessin. Elle l'empoigna et prit ses pastels. Elle n'allait pas dessiner ici. Le parc sera sûrement rempli à cette heure-ci. Elle réfléchit quelques instants et eut une idée. C'était certes glauque, mais elle allait aller au cimetière.

Comme prévu, il était vide. Namine s'assit par terre, s'appuyant sur une tombe. Elle ouvrit son carnet sur une page blanche. Son pastel resta suspendu en l'air quelques instants. Qu'allait-elle dessiner? Sa famille. Sa famille qu'elle avait oubliée. On lui a raconté que, dans une crise de démence, sa soeur, Alice, a assassiné sa famille et a tenté de la tuer. Mais Namine ne s'en souvenait pas... Si seulement elle pouvait voir a moins une fois leur visage... Elle se demandait sans cesse comment étaient ses anciens souvenirs. Ses souvenirs perdus. Elle sentit une larme rouler sur sa joue. Elle l'essuya vite et rabattit ses cheveux blonds sur le côté. Elle se dessina au milieu de la feuille. Puis elle fit sa soeur à côté d'elle. Comme elle ne savait pas à quoi elle ressemblait, elle se fit en plus petite. Elle fit sa mère d'un autre côté, elle en plus grande. Puis son père. Sa version masculine. Ce n'était sûrement pas ce à quoi ils ressemblaient, mais elle les imaginait comme ça.

Elle se posait une autre question. Était-ce son long sommeil d'un an ou bien la tentative de meurtre de sa soeur qui lui avait fait perdre ses souvenirs? Personne ne le savait. Elle aurait tant aimé...Qu'ils reviennent... Quelques larmes roulèrent sur ses joues, et elle les laissa couler. Il n'y avait personne pour la voir, de toute façon. Elle avait toujours été...si invisible et insignifiante...Toujours seule...

Soudain, elle entendit un bruit et vit une silhouette au loin. Elle sécha vite ses larmes et fit semblant de dessiner sur une autre page blanche.

Je cachais ma tête sous ma couette moelleuse, les quelques rayons du soleil qui baignaient ma chambre d'une agréable lumière me réveillaient. Je cherchais à taton et en faisant tomber plus de la moitié de mes affaires qui étaient sur la table de nuit pour attraper mon réveil. Je lisais l'heure : 12h30. "Trop tôt..." Et oui, étant une grande accro de sommeil, je n'avais pas l'habitude de me lever "si tôt". Dans un hélant d'énergie, je jetais ma couette et m'étirait. Puis je regardais par la fenêtre, il faisait si beau que je ne pu m'empêcher de sortir prendre l'air. Je mis alors une robe et pris un gilet et je sortis dehors.
C'était la première fois que j'abordais le parc du nouvel internat où je venais d'arriver. J'avançais doucement, le soleil rayonné comme au printemps dans mon pays natale où les cerisiers étaient en fleurs. Un spectacle magnifique. J'avais gardé en tête pleins de magnifiques images de ses paysages mais aussi de lui. D'ailleurs... Je ne me souviens plus de qui... mais bon, c'était le passé, ça n'était pas important !
Je continuais ma route quand j'arrivais devant une grande grille, étant très curieuse, je décidais alors d'entrer dans ce qui semblait être un cimetière. Je poussais donc la grande porte qui grinçât " Outch, mon tympan..." Dis-je en faisant une grimace. Je fermais la grille derrière moi et commença mon périple parmi les tombes. Il y en avait de toutes sortes, de toutes tailles, certaine plus habimées que d'autres... Comme les stylos qui peuplaient dans ma trousse, mais ça n'avait pas de grande importance ! Je continuais ma route quand, au loin j'aperçu une fille qui dessinait là, au milieu des demeures des defunts. Je l'observais et décidais d'aller la voir pour faire plus ample connaissance.
Je m'approchais et je l'abordais avec un grand sourire en lui disant : "Que dessines-tu ?"

"Que dessines-tu?"
Je ne pus m'empêcher de sursauter. Pourtant, je savais que la personne que j'avais vue allait venir me parler. Mais j'étais tellement captivée par mon pseudo dessin que je ne l'avais pas vue approcher. Je jetai rapidement un oeil sur mon dessin. J'avais vaguement dessiné des cheveux bruns qui partaient dans tous les sens. Je rajoutai vite fait une veste et des bras pour faire "En fait il est de dos, et tout...". Je pris une grande inspiration et répondis:
"Un personnage...Il ressemble à...Un hérisson" Je ris doucement. Mais mon rire sonnait faux. Cette fille, qui avait l'air gentille pourtant, m'avait surprise. Mais bon, puisqu'elle était là, autant essayer de faire connaissance...Cependant, j'étais trop timide pour lui reparler. J'attendis alors qu'elle reprenne la parole.

"Un hérisson..." pensais-je. Cela me faisait penser à quelque chose... A lui sûrement... Je ne savais pas exactement. Mais bon, passons.
Elle paraissait timide et très peu sûre d'elle, le genre de personne qui ne parle pas beaucoup et qui ne connaissent pas l'amitié, ce sentiment merveilleux. Son rire, aussi mignon était-il, semblait vraiment faux. J'avais vraiment envie de mieux la connaître, elle avait l'air d'être une personne très intéressante et facile à vivre.
Je regardais plus en détail son dessin par dessus son épaule.
"C'est vraiment mignon, tu dessine depuis combien de temps ?" lui demandais-je d'une voix enjouée et douce pour la mettre en confiance.

La fille reprit la parole: "C'est vraiment mignon, tu dessine depuis combien de temps ?" Comment lui répondre que je ne le savais moi-même pas? Elle me prendrait pour une folle. Peut-être l'étais-je, folle, après tout...On dit que les fous ne se rendent même pas compte de leur folie. Si ça se trouve... Peut-être que j'ai une famille, que j'ai inventé toute cette histoire dans ma tête, et que je me suis répété tant et tant de fois ce mensonge qu'il a fini par m'apparaître vrai... On dit aussi que les meilleurs mensonges sont ceux auxquels on finit par croire... Si ça se trouve...
Non, c'est impossible. Il faut que j'arrête de délirer. En plus, la jeune fille attendait une réponse. Que lui répondre? J'hésitai encore, et, avant même que j'aie fini de me décider, je déclarai "Je...Je ne sais plus..." Ma voix se brisa. Pour n'importe qui d'autre, cette réponse serait parue anodine... Je dessinais depuis si longtemps que je ne savais plus depuis quand... Mais pour moi, ça me rappelait simplement la vérité... J'étais seule et sans souvenirs. Depuis mon réveil, je dessinais ainsi, et je ne sais ni quand ni comment j'ai appris.

"Je...Je ne sais plus..." Ses mots, les siens, ressemblaient à mes sentiments et je n'aurais su expliquer pourquoi. Je m'asseyais à côté d'elle et décidais de prendre la conversation en main, comme je le faisais souvent du fait de mon caractère très sociable. Sa réponse montrait bien qu'elle n'étais pas bien, elle devait sûrement être seule et se sentiment de solitude, tout le monde le déteste. Je voulais la rendre heureuse, lui permettre de sourire et d'illuminer son visage. Car le sourire permet d'être heureux, et être heureux est une chose très importante dont tout le monde a besoin pour bien vivre. Je me tournais vers elle et lui dis avec mon plus beau sourire sur un ton chaleureux : "Je suis Hana, et toi, comment t'appelles-tu ?" J'attendais alors sa réponse avec un large sourire.

"Je suis Hana, et toi, comment t'appelles-tu ?"
La jeune fille souriait et semblait sincère. Elle semblait vouloir m'aider. peut-être qu'un jour, je pourrais lui raconter mon histoire...Mais pas pour le moment. Je ne voulais pas gâcher ma chance d'être amie avec elle. Elle avait l'air gentille et sociable. Je sentais que je pouvais lui faire confiance. Elle n'était pas comme les autres. Ceux qui me prenaient de haut. Ceux qui m'ignoraient. Car j'étais perdue et cela se voyait, malgré mes efforts pour le cacher. Je n'étais pas une très bonne actrice. Et je ne savais mentir. Mais avec Hana, je sentais que je pourrais être sincère et honnête. Cette pensée me fit sourire. Une amie...
"Je m'appelle Namine."

"Je m'appelle Namine." A ces mots, elle semblait déjà plus heureuse, sûrement du fait quelqu'un lui parle. Je riais doucement comme toujours "C'est mignon comme prénom, dis moi, tu voudrais bien que l'on fasse connaissance ?" Je lui souriais comme d'habitude. J'étais heureuse, j'avais réussi à me faire une nouvelle amie. J'étais du genre très spontanée, ce qui pouvait effrayer certain mais elle, elle ne semblait pas effrayée, bien au contraire, ce qui me fit chaud au coeur.

"C'est mignon comme prénom, dis moi, tu voudrais bien que l'on fasse connaissance ?"
Elle souriait. Cela me faisait chaud au coeur. Nous allions sûrement devenir amies. Ma première amie. Quelqu'un avec qui rire, passer du bon temps, confier mes secrets, mes craintes et mon lourd passé oublié. Je ne serais plus seule. Je sentais mon visage s'éclairer. Je ressentais le vrai bonheur, pour la première fois. Et pas ce bonheur feint, fade, quand je voyais une bonne note, que j'arrivais à faire quelque chose sur Photoshop ou Miku Miku Dance. Non. Le vrai bonheur. Celui que l'on partage.
"Bien sûr" Fis-je en souriant.

"Bien sûr." C'était sa réponse. Ses mots étaient sincères et me touchèrent. J'avais réussie à la faire sourire, cela faisait un objectif d'accomplie. Son sourire était à la fois très enfantin et sincère. On lisait le bonheur dans ses yeux. Ce bonheur que l'on partage entre amis. Une nouvelle amitié allait naître comme beaucoup d'autres que j'avais connu à une exception près, celle-ci semblait différente, elle semblait encore plus sincère. Un peu comme celle que je partageais avec lui... Enfin bon, passons. Je me levais d'un bon et tendis ma main vers elle pour la relever. "Allons faire un tour alors." lui dis-je toujours en souriant.

"Allons faire un tour alors" Fit ma nouvelle amie en se levant. Je pris la main qu'elle me tendait et me relevai à mon tour. Je ramassai mon carnet et rangeai mes pastels dans leur trousse. Je la suivis. Elle semblait se diriger vers le parc. Je ne savais pas quoi lui dire. Faire connaissance...Oui, mais de quoi pourrions nous bien parler? Je n'en avais aucune idée. Je n'osais pas aborder mon passé. J'étais curieuse de connaître le sien, mais je n'osais pas lui demander. Si ça se trouve, elle ne voulait pas parler du sien aussi... Et puis même, si ça se trouve, je devrais aborder le mien, ce que j'aimerais éviter... Je me tus donc.

Je me retournais et vis qu'elle me suivait toujours son carnet et sa trousse à la main. Elle restait silencieuse et secrète, sûrement à cause de sa timidité. Puis, je regardais le ciel. Il était bleu sans aucun nuage, il était vide, sans rien. Un peu comme l'amitié qui allait me reliée à Namine.
Elle ne disait rien, cela ne me gênais pas plus que ça, les amis ne parlent pas forcément, le silence est l'un de leurs moyen de communication. J'aurais tout de même bien aimé en savoir plus sur elle, ses hobbies, son animal préféré, sa couleur préférée, sa date d'anniversaire, ce qu'elle aime faire, ce qu'elle n'aime pas faire, son plat favori, son pays d'origine, son passé... et tant d'autres choses certes futiles mais importantes à mes yeux.
Je m'arrêtais donc et lui dis toujours en souriant "Parle moi un peu de toi."

"Parle moi un peu de toi."
Misère. Il fallait pourtant que je lui réponde. Je me lançai alors.
"Et bien, je m'appelle Namine, je suis très timide, j'aime dessiner et ma couleur préférée est le blanc... Peut-être car c'est la première chose dont je me souvienne."
Oh oh. Maintenant, je n'avais plus le choix. Il fallait que je lui raconte mon histoire. Je relevai la tête. Devant son air curieux et interrogateur, je repris un peu confiance en moi et déclarai d'une traite, la voix légèrement brisée.
"En fait, j'ai oublié mon passé."

"En fait, j'ai oublié mon passé." Elle avait dit ces mots d'une traite. Elle semblait triste et mélancolique. Que faire... J'avais certes l'habitude de consoler les gens mais cette situation restait très particulière.Etant surprise, je ne savais pas quoi répondre. Je pris une grande inspiration et agis comme mon instinct me le disait. "C'est embêtant tout ça, mais bon, ça n'est que le passé, ça n'est pas important." lui dis-je confiante en lui souriant. Comment avais-je bien pu dire ça, moi qui ne pense qu'à lui qui est dans mon passé... Enfin bon. J’espérais que ma réponse allait la faire sourire et lui redonner de l'espoir.

"C'est embêtant tout ça, mais bon, ça n'est que le passé, ça n'est pas important."
Elle voulait me remonter le moral, bien sûr. Mais elle ne pouvait pas savoir. Non. Mon passé était toute ma vie. Depuis mon réveil, j'étais vide. Peut-être l'avais-je toujours été... Mais peut être qu'avant, j'étais vivante... Et heureuse. C'était dur d'imaginer le bonheur sans l'avoir connu. J'ai tout oublié de ma vie, de qui j'étais... Je n'avais personne, j'étais seule. Je ne pouvais même pas m'imaginer avec des proches du passé, car je ne m'en souvenais plus... Ah, quelle torture...
"Tu ne peux pas comprendre...Murmurai-je. Je n'ai plus de vie, je ne suis plus rien, plus personne. Je n'ai personne pour me guider ou me dire qui je suis. Je suis perdue dans le noir, les ténèbres ou appelle ça comme tu veux."

"Tu ne peux pas comprendre... Je n'ai plus de vie, je ne suis plus rien, plus personne. Je n'ai personne pour me guider ou me dire qui je suis. Je suis perdue dans le noir, les ténèbres ou appelle ça comme tu veux." à ces mots, je ne savais pas comment réagir... J'étais tombée sur le genre de personne dépressif sur les bords, qui ne souriaient pas souvent, qui s'enfermaient dans leur malheur plutôt que de penser à leur bonheur. Ces gens là, je ne les comprenais pas vraiment... Mais bon ! Je lui répondais aussi spontanément avec le sourire. "Laisse moi devenir ton guide alors."

"Laisse moi devenir ton guide alors."
Je sursautai à ces mots. Cette fille était si gentille... Je ne savais pas pourquoi d'ailleurs, elle me connaissait à peine, après tout. Mais elle ne semblait vouloir que mon bonheur... Et peut-être que je serais enfin heureuse... Oui, ça se pourrait. Après tout, j'ai toujours cherché une amie. Une amie sincère. Quelqu'un à qui confier mes secrets. Une "BESTAAAAAH SISTAAAH DE MA LIFE KOMEN T TRO MA SOEUR KWA", comme dirait certaines personnes. Mais je voulais juste une amie.
"Oui, pourquoi pas..." Balbutiai-je, encore sous le choc.

"Oui, pourquoi pas..." Telle était sa réponse. Ses petits yeux bleus étaient grands ouvert sous l'effet de la surprise. Ma réponse était-elle si étrange ? Elle avait l'air choquée et ne laissait apparaître aucun signe de bonheur. Peut-être l'était-elle... Oui, elle l'était sûrement. Après tout, c'était une des choses que je voulais, rendre heureuse une amie et c'était ce que je faisais. Etant fière de mon "exploit" je ne pu m'empêcher de lâcher un petit rire, l'effet de la joie sûrement.