Un anniversaire oublié

Rappel du premier message :

Kuro venait de rentrer dans son dortoir réservé aux membres des Bloody. Il avait passé une longue journée agaçante à éviter toujours plus d'élèves. En cette journée d'octobre, le vent avait beaucoup soufflé obligeant les élèves à rester dans les bâtiments, ce qui faisait d'autant plus de monde qui trainait dans les couloirs. Trop de monde. Kuro allait haïr les prochaines semaines où le temps allait se dégrader jusqu'à ce qu'il neige et que les couloirs se videraient de nouveau des élèves qui iraient s'amuser dans la neige tandis que lui pourrait marcher tranquillement à lire ses livres. Des livres. Il venait justement d'en déposer un sur son lit. Mais il ne savait pas s'il allait vraiment le lire finalement. Il était épuisé. Ce livre il pourrait toujours le lire demain. Il n'avait pas beaucoup de cours. Il pourrait même retourner à la bibliothèque et en emprunter de nouveaux. Kuro poussa un petit soupir et alla dans la salle de bain pour se changer. alors qu'il se déshabillait il regarda son visage dans la glace. Effectivement les cernes sous ses yeux exprimaient bien sa fatigue. Il n'irait pas coucher tard ce soir. Il continua d'examiner son visage un instant. Ce visage triste, sans expression, sans sourire. Sourire...en parlant de sourire il se rappelait maintenant avoir croisé plusieurs fois Louna dans les couloirs ce jour même. Mais il y avait eu quelque chose de bizarre, elle avait eu d'étranges expressions, fait d'étranges sourires. Kuro n'avait pas compris. Enfin, ce n'était pas la première fois qu'il ne comprenait pas les sentiments de Louna. Il enfila son pyjama puis se brossa les dents avant de retourner près de son lit. Alors qu'il allait se glisser sous les draps il entendit un cliquetis métallique. Quelqu'un tournait la poignée de la porte derrière lui. Qui cela pouvait-il bien être à cette heure ? Kuro resta sur ses gardes attendant que la porte s'ouvre. Il ne voulait pas être dérangé, surtout dans sa chambre.

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Louna vit très clairement la surprise se dessiner sur les traits de cette horrible chose qui habitait le corps de son ami lorsqu'elle avait parler, et cela lui avait donner encore plus de courage pour le frapper au ventre. Louna le regarda tomber sur le sol froid et elle sourit, heureuse de son coup. Elle pensait qu'avec ce coup elle le clouerait à terre et qu'elle lui prouverait qu'elle n'allait pas se laisser faire si facilement, Louna était déterminée à y arriver, à vaincre cette saloperie de peluche maléfique qui faisait tant de mal à son ami. Elle y arriverait parce qu'elle y mettrait tout son coeur et toutes ses forces, Kuro méritait bien cela, surtout le jour de son anniversaire! Il n'aurait pas du être posséder un jour pareil! La peluche se permet de le posséder le jour de son anniversaire, le jour où Louna a décider de le lui faire fêter, il lui a gâcher sa fête et ça Louna ne le lui pardonnerait jamais! Elle faisait tout pour que Kuro soit heureux de la connaître et qu'il soit fier d'être son ami. Et cette saleté de peluche lui avait gâcher sa surprise! En plus de ça Kuro semblait si content lorsqu'elle lui avait offert ses cadeaux, sans être dans sa tête elle tait presque sure qu'elle avait toucher juste avec ses paquets, son livre et ses bonbons. Et cet saleté d'ours lui foutait tout en l'air! Comme ça d'un seul coup! Pourquoi ne le laissait-il pas tranquille? Pourquoi? Louna ne comprendrait décidément jamais les gens qui se plaisait à faire souffrir leurs semblables. Ces gens ne connaissait pas leur cible et pourtant ils s’acharnaient dessus et Louna n'arrivait pas à concevoir qu'une personne saine d'esprit puisse infliger ça à quelqu'un d'autre... Cette fille, celle qui avait tout organiser depuis le début devait être vraiment déranger pour avoir eu une idée pareille! Louna vit la peluche sourire et elle eut de nouveau un sentiment de nausée.

- Je vois...la bonne marraine la fée n'a pas oublié d'agiter sa baguette magique de la force au-dessus du berceau de la petite princesse...mais laisse-moi t'apprendre quelque chose...

Louna se méfiait de chacune des paroles de cet ours, et aussi de chacun de ses gestes, elle ne le lâchait pas des yeux et elle le vit prendre une peluche sur le lit, il la prit dans ses bras et la caressa doucement. Mais pourquoi? C'était là qu'habituellement il était? Alors si Louna atteignait cette peluche elle l'aurais lui? Ou bien était-ce complètement autre chose et cette peluche n'était qu'un leurre pour la mettre sur une mauvaise piste. Louna avait le cerveau qui chauffait, elle cherchait une solution à cette situation, et elle devait à tout prix en trouver une, pour elle et pour Kuro. Pour le retrouver sain et sauf.

- Ton cher petit prince n'est pas inconscient. Il est là et observe la scène. Mais le pauvre est trop faible. Il arrive à peine à bouger. A penser même. Oooh mais la douleur il la ressent. Et chaque coup que tu me portes l'atteint en même temps que moi. Lui qui était déjà en si mauvais état...il va finir par succomber. Ce serait dommage qu'il ne reste plus que moi, n'est-ce pas ?

Louna ne put cacher sa surprise aux paroles de la peluche... Alors ce coup dans le ventre, c'était pour les deux, l'ours et... Kuro. Elle l'avait blesser... Elle n'avait pas voulu! Non elle ne voulait pas faire de mal à Kuro, à cette peluche oui mais pas à Kuro. Mais peut-être que la peluche mentait... Si elle mentait elle pouvait se déchaîner contre elle mais si elle ne mentait pas elle ne pouvait pas faire ça, le pauvre Kuro en ressentirait les conséquences... Louna était dans un dilemme qu'elle ne pouvait résoudre, elle prit sa tête dans ses mains et tomba sur ses genoux. Elle ferma les yeux et serra les dents, ne voulant plus rien entendre et plus rien voir, c'était un rêve, juste un rêve, ce n'était pas possible autrement, elle ne pouvait pas, non elle ne pouvait pas prendre ce risque. Kuro ne méritait pas ça! Il méritait qu'on l'aide et qu'on prenne soin de lui, or elle l'avait frapper, et il l'avait ressenti! Elle l'avait trahi...

- Alors petite princesse, que compte tu faire maintenant ?

Elle avait trahi son ami, son seul et unique ami. Elle lui avait fait du mal, elle ne méritait pas d'être son amie... Elle se sentait si mal en cet instant... Et la peluche avait soulever un problème épineux, effectivement qu'allait-elle faire maintenant? Se défendre contre lui revenait à achever Kuro! Ne pas se battre par contre équivalait à se faire manger par une peluche... Une fin plutôt inattendu et pas désirable... Louna ne s'imaginait pas mourir comme ça, ni à cet âge. Elle rouvrit les yeux, elle retenait ses larmes, elle ne pleurerait pas devant la peluche, elle enleva ses mains de ses tempes et défit ses couettes, elle fit un chignon de ses beaux cheveux roux et se releva tout doucement, elle plongea son regard dans les yeux de la peluche, un regard résolu et déterminé, si il fallait ça pour sauver son ami elle le ferait, tant pis, de toute façon elle n'avait aucune attache ici... A part lui et elle ne voulait pas lui faire de mal...

Louna s'était effondrée par terre sous les yeux flamboyants de Teddy. Sa tête dans ses mains, elle semblait désespérée. Oscar avait réussi, il avait détruit la détermination de celle qui jusqu'à maintenant se tenait fièrement devant lui, résistante, ses yeux ne trahissant aucun sentiment de panique. Mais là elle était perdue. Elle ne savait plus quoi faire, comme l'avait imaginé Oscar. Elle était bien trop attachée à Kuro pour lui faire du mal. Aah comme c'était facile ! Vraiment ce corps était parfait. La petite gêneuse ne tarderait pas à disparaître. Comment avait-elle pu le gêner jusque-là, comment avait-elle pu être un tel obstacle alors qu'il était si facile de la déstabiliser en utilisant Kuro. Soudain Oscar vit Louna rouvrir ses yeux. Elle se releva lentement sur ses jambes défaisant ses couettes pour en faire un chignon puis dirigea son regard dans celui de Teddy. "Non"pensa Oscar, "ce n''est pas possible". Hélas pour lui, ce qu'il voyait était bien réel. Il vit la détermination dans ses yeux. La détermination de mourir. Quoi ? Elle était prête à se laisser faire à se laisser battre jusqu'à la mort pour lui, Kuro ? Pourquoi ? Qu'est-ce que c'était ? D'où lui venait cette force ? Leur soi-disant lien....Non ! Ce n'était rien d'autre que leur propre faiblesse ! Oscar commençait à bouillonner de rage en y pensant. Comment pouvait elle se tenir maintenant debout face à lui, comment avait-elle pu elle se mettre en travers de la route tracée par sa maitresse ? Cette petite peste. Elle avait éveillé quelque chose en Kuro. Quelque chose qui n'aurait jamais dû refaire surface.

-Tsss...tu te crois maline parce que tu as réveillé les sentiments de Kuro ? Hein ? Mais je ne te laisserai pas faire. Je ne te laisserai pas détruire le jouet de ma maitresse !

Oscar prit la peluche dans sa main gauche et glissa sa main droite dans la déchirure sur son dos. Il trifouilla un petit moment avant d'en ressortir un petit objet métallique. Une paire de ciseaux. Il fusilla Louna du regard, bouillonnant de rage.

-Je vais t'apprendre une dernière chose. Dans mes contes à moi, la petite princesse se fait bien attaquer par un vilain monstre....mais aucun prince charmant ne vient la sauver à la fin !

En disant ces mots, Oscar se précipita sur Louna, les ciseaux à la main, prêt à les lui enfoncer dans la tendre peau de son cou, à lui déchirer son mignon petit visage de poupée. Le sang, le sang, LE SANG ! Oscar se jetait comme un fou, tel un ours affamé vers son innocente victime. Il baissa son bras au niveau du visage impassible de Louna.....lorsque celui-ci s'arrêta à quelques centimètres de sa peau.

-Que...

Oscar écarquilla les yeux de surprise. Il fixa son bras arrêté, suspendu en l'air, ne bougeant plus. Pourquoi ? Alors qu'il était si proche ?

-Non...ce n'est pas...ce n'est pas possible !

La seule personne qui pouvait être la cause de cela, c'était celle qui était enfermée à l'intérieur de son esprit, celle dont une des chaînes qui l'emprisonnaient s'était brisée. Kuro.

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-Tsss...tu te crois maline parce que tu as réveillé les sentiments de Kuro ? Hein ? Mais je ne te laisserai pas faire. Je ne te laisserai pas détruire le jouet de ma maitresse !

Louna le regarda, elle ne supportait pas ses paroles, elle fit non de la tête, elle se sentait tellement... Vidée, elle ne pensait à plus grand chose, elle voulait juste que ça s'arrête, qu'il arrête de parler. Louna était tellement las, elle pencha la tête sur le côté et elle parla, une phrase une vrai, des mots, des sons, un sens, un verbe conjuguée, tout ceci sortit de sa bouche comme si il n'y avait jamais eu aucun problème. Comme elle avait toujours eu la parole, et au fond cela fit sourire Louna, au début de sa vie elle parlait et discuter normalement et pour la fin elle ferait la même chose, sa bouche s'ouvrit et les sons sortirent.

-Kuro n'est pas un jouet, tu es un jouet.

Kuro était un vrai homme, en chair et en os, alors que cette peluche, était une peluche et donc un jouet. Il se faisait des illusions sur sa condition et cela faisait rire Louna, intérieurement elle trouvait le paradoxe hilarant. Une peluche qui ose traiter un humain de jouet, elle était bien bonne celle-là quand même! Louna le vit trifouiller dans le dos de la peluche qu'il tenait et sortir une paire de ciseaux, le métal était étincelant. Elle mourrait à coup de ciseaux? Au moins l'arme était elle propre. Elle regardait cette paire de ciseaux comme si c'était la belle chose au monde, elle voulait que ça se termine vite, elle serait enfin tranquille, à jamais. Et elle aurait sauver Kuro, elle aurait accompli une bonne action avant de mourir, en réalité, sa mort aurait accompli une bonne action, elle se réjouissait de savoir que Kuro pourrait mener une vie tranquille sans elle. Elle soupira et baissa les yeux, elle éviterait de regarder si possible, elle n'avait jamais aimé le sang...

-Je vais t'apprendre une dernière chose. Dans mes contes à moi, la petite princesse se fait bien attaquer par un vilain monstre....mais aucun prince charmant ne vient la sauver à la fin !

Louna le vit s'approcher d'elle a toute vitesse avec la paire de ciseaux meurtrière. Elle ferma les yeux en serrant les dents, attendant de sentir la morsure de l'acier contre sa peau. Attendant de la sentir se trancher et de se sentir tomber dans un sommeil infini. Elle attendit mais rien ne vint, elle rouvrit timidement les yeux, découvrant la peluche à deux centimètres d'elle et la paire de ciseaux à quelques centimètres de son cou et de sa carotide. Il coupait et elle mourrait, mais quelque chose l'en empêcha... Ou alors il voulait la narguer et lui faire vraiment du mal...

-Que...

Louna vit la surprise sur le visage de la peluche. Ce n'était pas elle qui avait arrêter son geste? Il ne contrôlait pas ses mouvements? Mais enfin pourquoi? Et comment? Louna agrandit aussi les yeux, comprenant tout à coup la situation, un sentiment de joie l'envahit et elle sentit les larmes monter à ses yeux, quelques unes dévalèrent ses joues et elle sourit. Un beau sourire qui laissait transparaître ses belles dents blanches.

-Non...ce n'est pas...ce n'est pas possible !

Louna souriait pleinement et les larmes roulaient librement sur ses joues, elle en essuya quelques une mais d'autres revenaient juste après. Un flot continu de perles salées ravageait son visage qui pourtant rayonnait de joie et de bonheur. Elle étincelait de bien être, elle murmura, de nouveau des sons et des mots, elle se surpassait aujourd'hui! Elle risquait de ne plus pouvoir dire quelque chose pendant un bout de temps après cela, mais elle s'en fichait, ce qui comptait c'était l'instant présent après tout!

- Kuro... Là?

Un unique murmure, emplis d'espoir et de soulagement, elle espérait qu'il soit réellement là, là pour elle, pour la sauver. Louna s'éloigna de la porte, elle passa derrière la peluche pendant qu'elle était immobilisé, si elle le pouvait autant se mettre en sécurité tout de suite! Enfin en sécurité, éviter le danger immédiat...

Kuro était enchaîné dans son esprit. Il était si faible, il ne sentait plus son corps. Oscar ne l'avait pas envoyé au fin fond de son inconscience, là où il se perd dans des abimes profondes pour se réveiller quelques heures après sans savoir ce qui s'est passé. Non, là il l'avait laissé coincé dans son subconscient. Kuro était témoin de la scène qui se passait sous ses yeux, même s'il avait du mal à rester éveillé à cause de la fatigue. Pourquoi Oscar l'avait-il laissé là ? Pourquoi cette fois-ci il voulait qu'il soit présent ? Kuro avait commencé à comprendre lorsque celui-ci expliqua que lui aussi subissait les coups physiques. Il l'utilisait comme bouclier. Oui Kuro n'était rien d'autre qu'un vulgaire objet que l'on utilisait à sa guise. C'était sa nature, ce pour quoi il avait été fait. Il ne serait rien d'autre dans sa misérable existence qu'un ustensile dans de viles mains.

-Kuro n'est pas un jouet, tu es un jouet.

Ces paroles traversèrent l'esprit de Kuro jusqu'à l'atteindre directement dans son cœur. Ce cœur inexistant et froid se serra. Il avait beau être enfermé, prisonnier, amoindri, faible, presque inexistant, quelqu'un pensait encore à lui. Quelqu'un qui ne le considérait pas comme un simple objet vide de tout. Louna...
Kuro était à bout de forces, il ne pouvait plus bouger, de plus ses mains et ses pieds étaient retenus par des sortes de chaînes psychiques. Mais il ne voulait pas rester là à ne rien faire alors que Louna était en danger à cause de lui, à cause de sa faiblesse. Soudain Kuro vit quelque chose dans son esprit, il vit le dessein de l'ours...il voulait tuer Louna. Il senti son corps partir en avant à toute allure, oui sentait tout, absolument tout, même s'il ne le contrôlait pas il sentait son corps bouger et il ne voulait pas sentir sa main tenir le ciseau qui trancherait la peau de Louna. A cet instant Kuro senti ses poumons se gonfler et il cria dans sa tête, forçant la chaîne qui tenait prisonnier son bras, ignorant la douleur, cette douleur qui l’assaillait de partout. Il forçait tant, donnait tout, il ne voulait pas qu'il fasse ça, il ne le laisserait pas faire, il ne voulait pas...la chaîne se brisa. Kuro reprit le contrôle de son bras, l'arrêtant avant que celui-ci ne touche Louna. Il avait réussi, même s'il était à bout et qu'il souffrait horriblement, mais il avait réussi. A cet instant il vit à travers les yeux de Teddy Louna fondre en larmes et esquisser un beau sourire. Elle laissa échapper quelques mots de sa voix mélodieuse qui sonna dans l'air comme une douce mélodie, celle qui réchauffe les cœurs, même celui de Kuro.

- Kuro... Là?

Kuro sentait une douce chaleur apaiser ses blessures. Il utilisa les quelques forces qui lui restait pour faire quelque chose qui lui aurait semblé insensé auparavant.

-Oui...

Le murmure était parvenu à ses lèvres. Kuro avait utilisé une énorme quantité d'énergie pour reprendre quelques instants possession de son corps juste pour répondre à l'appel de Louna. Quelle action inutile. Mais quelque chose au fond de lui lui avait dit de le faire. Kuro sentait la rage de Teddy l'envahir. Celui-ci n'en revenait pas qu'il arrivait encore à l'empêcher de bouger. Lui tout ce qu'il voulait c'était éliminer la gamine sous ses yeux. Alors que Louna passa sous son bras pour aller derrière lui, il l'attrapa avec son bras libre.

- Attend voir petit rossignol ! Je suis encore là moi aussi !

Il tenta de rediriger les ciseaux vers elle mais Kuro continuait de lutter. Le bras s'avançait difficilement, tremblant de toute part, montrant le combat que les deux menaient. L'effort devenait difficile pour Oscar qui commençait à avoir du mal à respirer sous l'effort.

-Le dragon...n'a...pas...encore...craché...ses flammes !

Les ciseaux fit soudain un bond en avant et vint toucher la peau de Louna, lui faisant une petite écorchure dans le cou près de l'épaule. Kuro avait tout de suite essayé de faire revenir les ciseaux en arrière mais la soudaine rage de Teddy l'avait pris par surprise et sa douleur l'avait empêché de garder le contrôle. Maintenant il voyait le sang s'échapper de la plaie de Louna et recommençait à perdre le contrôle sous l'envie de Teddy qui s'émoustillait.

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-Oui...

Le visage de Louna s'éclaira encore plus lorsqu'elle entendit la réponse de Kuro, il était là, quelque part et il voulait la protéger! Le coeur de celle-ci s'emballa et elle sentit l'espoir renaître en elle, un sentiment si doux! Il l'enveloppait tout entière et elle se sentait porter, voler, sur un petit nuage. Elle se sentait si bien et surtout si forte! Kuro était là! Ensemble ils y arriveraient parce qu'ils étaient plus fort à deux. Et cette pensée ravie Louna de bonheur, elle se sentait invincible! Alors qu'elle passait derrière Kuro elle sentit qu'on lui agrippait le bras, elle tourna vivement la tête vers lui et vit qu'il était parti, la peluche était revenu, c'était trop beau! Louna soutint le regard de la peluche sans bouger, elle avait mal au bras mais ne bronchait pas, dans ses yeux se lisait la détermination de rester en vie, et de sauver Kuro, elle était résolue à l'aider et elle était surtout résolu à y arriver parce que cette ours n'était qu'une peluche!

- Attend voir petit rossignol ! Je suis encore là moi aussi !

Louna voyait le bras de Kuro/nounours s'approchait d'elle par à coup, difficilement il s’avançait vers son cou et elle ne bougeait pas. Elle n'avait plus peur maintenant! Elle était résolue et elle ne flancherait pas, cette peluche ne lui faisait plus peur, ce n'était qu'un jouet, une peluche inoffensive. Un ridicule petit jouet qu'utilisait les enfants pour jouer ou se consoler, et il ne l'atteindrai pas!

-Le dragon...n'a...pas...encore...craché...ses flammes !

Louna vit les ciseaux foncer vers elle, elle soutint le regard de la peluche jusqu'à ce que les ciseaux entaille sa peau, elle soutenait le regard de la peluche, elle ne tressaillit pas à la douleur de l'entaille, son sang coulait le long de son cou, dévalant dans son t shirt et salissant ses habits. Les gouttes rouges sortaient de la plaie et roulaient sans arrêt sur son cou et sur son haut, Louna ne fit aucun geste pour les arrêter, elle les laissa couler, sentant le chaud de son sang se répandre sur sa peau. Elle le regardait et son regard ne montrait aucune douleur, aucun besoin d'aide ou de médicament, rien qu'un désir d'anéantir la peluche, Louna arracha son bras à l'emprise de la peluche dans un geste brusque avec un visage agressif.

Le sang coulait. L'envie de Teddy faisait des bonds dans son esprit l'écrasant un peu plus. Il fallait qu'il tienne, qu'il l'empêche d'aller plus loin. Louna ne bougea pas. Elle ne montra aucun signe de douleur. Elle laissait son sang couler librement sur sa peau, son regard ne montrant aucune peur, mais un profond désir de vaincre. "Louna..." Kuro voyait tant de déterminations dans ses yeux bleus profonds. Qu'est-ce qui devait se refléter dans les siens ? Certainement l'envie malsaine d'Oscar. Louna se défit de son emprise d'un geste violent, son visage empli de haine. Ce geste ne plu pas à Teddy qui ne voulait qu'une chose, sentir son emprise sur elle, la tenir, la serrer, la déchiqueter, la lacérer, voir encore plus de sang rouge dévaler cette peau rose, la voir succomber à ses coups et voir la peur dans ses yeux au moment de mourir.

- Petite princesse tu va mourir consumée par mes flammes !

Un grand sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire de folie, et Kuro sentait le feu du désir de Teddy envahir son corps. Le bras recommença à avancer lentement par petits coups saccadés vers Louna. Kuro tentait de le retenir, mais la folie d'Oscar commençait à prendre trop de place dans sa tête, tellement qu'il n'en restera bientôt plus pour lui. Non. Il fallait qu'il fasse quelque chose, quelque chose avant que sa fatigue soit totale et qu'il sombre dans le néant de l'inconscience. Louna, elle, montrait son courage, on pouvait le lire dans ses yeux. Kuro aussi devait être fort même s'il n'avait plus de force. Même si la douleur l'envahissait. La douleur...
Soudain une idée traversa l'esprit de Kuro tel un éclair lumineux. C'était ça ! Sa dernière chance...il fallait qu'il le fasse. Kuro se concentra, rassemblant le peu de force qu'il avait, mais un nouveau sentiment , une nouvelle force l'animait...l'espoir. Son bras commença à bouger, mais il n'alla pas vers Louna. Kuro forçait son corps à aller au-delà de ses limites. Alors que Teddy observait avec effroi le bras s'arrêter de nouveau d'aller vers la douce peau de Louna, Kuro profita de cet instant d’inattention de la part d'Oscar et reprit un instant le contrôle entier de son bras, enfonçant les ciseaux dans sa propre peau.

- l'épée...traverse...facilement...les failles entre...les écailles.

Une grande plaie s'ouvrit alors sur son deuxième bras qu'il avait pris pour cible de la pointe d'acier. Une grande quantité de sang commença à ruisseler le long de son bras, quelques gouttes s'étalant sur le sol. Un immense éclair de douleur frappa dans son esprit. Ce coup était dur pour Kuro qui était déjà à bout et qui devait déjà supporter une grande quantité de douleur. Mais il savait qu'il était aussi difficile pour Teddy. Oscar en sentant la douleur perdit un peu de sa folie meurtrière. Il sentait la douleur le tirailler et il le supportait mal. Oscar était vraiment sensible. Il commençait à s'inquiéter, croyant que Kuro irai plus loin, ayant peur qu'il redirige la paire de ciseaux vers un autre endroit de son corps. Mais seul Kuro savait qu'il en était incapable. Maintenant il n'aurait plus aucune chance de reprendre le contrôle de son corps, il n'avait plus de force, juste assez pour supporter la douleur. Cependant il profita de la perte de contrôle de Teddy pour parler. Pour s’adresser à la seule personne sur qui il pouvait compter maintenant. Louna.

-Lou...na...n'est pas peur...de me frapper...je t'en prie...frappe moi !

- Non ! L'écaille du dragon est plus résistante que l'armure du chevalier...ne l'oublie pas..petite princesse ! Si tu veux revoir ton prince...je te déconseille de...me faire du mal...car tu lui fais du mal...à lui...aussi !

Vrai. Oscar avait raison. Kuro ne savait pas s'il s'en sortirait indemne. Mais c'était le prix à payer pour se débarrasser de Teddy, et sauver Louna. Elle n'avait rien à voir là-dedans, ce n'était pas son problème, c'était son fardeau à lui, mais elle continuait à le suivre, malgré le danger. Alors non, elle ne devait pas souffrir à cause de lui. Au fond il préférait que ce soit lui qui souffre, oui il voulait souffrir le martyre et peut-être que cela expiera un peu son péché, d'avoir entrainé dans la souffrance, une amie. Une larme coula d'un seul de ses yeux. Cette larme venait de Kuro. L'autre œil reflétait la peur de Teddy et son incompréhension face à la situation. Les yeux se levèrent vers Louna, l'un la regardant avec effroi et haine, l'autre la regardant profondément, de son air froid d'où coulaient des larmes, suppliant.

-..Lou...na...s'il te plait...

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- Petite princesse tu va mourir consumée par mes flammes !

Mes flammes? Mais enfin pourquoi parlait-il de flammes? Il était une peluche représentant un ours, d'où sortait-il des flammes? Sérieusement, c'était pitoyable. Et ce surnom stupide de petite princesse! Louna n'était pas une princesse, elle ne voulait pas être une princesse, une princesse profitait de ses journée pour ne rien faire et pour glander, elle profitait de ses serviteurs et ne faisait rien d'elle même. Louna n'était pas comme ça, elle se débrouillait seule, elle n'avait pas besoin de serviteurs et elle se débrouillerait sans prince charmant à l'armure bien lustrer. En réalité c'était elle et Kuro qui partageait cette armure, tous les deux ils vaincrait cet ours qui se croyait plus fort qu'il n'était. En effet cet ours se prenait pour un dragon, or un ours et un dragon sont loin d'être sur un pied d'égalité. Alors que Kuro et Louna à eux deux pouvait prétendre au "titre" de chevalier, ils étaient deux et ils étaient fort, chacun à leur manière mais ils l'étaient. Louna le vaincrait parce que ce nounours ne se mettrait pas entre son Kuro et elle! Il allait regretter d'avoir oser s'interposer entre deux êtres qui étaient fait pour être ami, il le payerait, et il le payerait cher, foi de Louna! Louna regardait toujours le nounours et elle vit un sourire digne de quelqu'un qui avait perdu la raison se dessiner sur ses lèvres, les ciseaux s’avancèrent de nouveau vers Louna, de la même manière que la fois d'avant, en gestes saccadés. Louna observait maintenant les ciseaux, regardant ou ils allaient frapper. Elle se prépara au coup lorsqu'elle vit que les ciseaux s'avancèrent non plus vers elle mais vers le corps de Kuro lui-même! Louna ouvrit de grands yeux effrayés en voyant les ciseaux s’enfonçait dans le bras de Kuro, il se mutilait lui-même! Tous ça pour éviter à Louna d'être blesser.

- l'épée...traverse...facilement...les failles entre...les écailles.

Louna vit la plaie s'ouvrir dans le bras de Kuro et le sang couler le long de son bras. Elle mit ses mains devant sa bouche essayer de cacher son horreur et sa frayeur. Elle regardait la plaie et le sang s'écoulait par terre, pourquoi? Mais pourquoi avait-il fait ça? Louna ne voulait pas qu'il se fasse du mal! Elle ne voulait déjà pas lui en faire donc il ne fallait pas qu'il s'en inflige lui-même, ce n'était pas le but!

-Lou...na...n'est pas peur...de me frapper...je t'en prie...frappe moi !

Mais... Non... Mais... Pourquoi... Non... Elle allait lui faire mal... Comment pouvait-elle concilier gros impact et douleur minime? Et puis elle devait diriger ses coups sur Kuro! Elle n'y arriverait pas, elle ne pourrait pas...

- Non ! L'écaille du dragon est plus résistante que l'armure du chevalier...ne l'oublie pas..petite princesse ! Si tu veux revoir ton prince...je te déconseille de...me faire du mal...car tu lui fais du mal...à lui...aussi !

Louna ne voulait pas frapper son ami Kuro! Mais elle n'aurait pas le choix, pour qu'ils s'en sortent tous les deux il fallait qu'elle frappe, fort, vite et efficacement. Elle regardait Kuro, elle vit une larme rouler sur sa joue, cet œil... C'était celui de Kuro! Il avait besoin d'elle, elle devait l'aider!

-..Lou...na...s'il te plait...

Louna le regardait tendrement, comme une petite chose que l'on veut protéger, elle avança sa main et essuya la larme qui roulait sur sa joue, elle ne voulait pas le voir dans cet état. Elle aurait voulu faire plus mais elle avait peur de ce nounours. Alors elle ne fit que ça, elle parla aussi, un mot, murmurer, discret, juste pour avoir bonne conscience...

-Pardon...

Louna fut très rapide et très vive, elle donna un coup de genoux dans la main qui tenait les ciseaux et un petit dans le ventre de Kuro, elle poussa sur ses épaules et le plaqua à terre, elle s'assit sur lui, retenant fermement ses poignets au sol au dessus de sa tête. Elle avait agi par réflexe, une technique qu'elle n'avait jamais appliquer mais qu'on lui avait appris, elle espérais que ça servirait bien...

Louna se dirigea lentement vers lui et vint essuyer une des larmes qui coulaient sur la joue de Kuro. Oscar ne bougea pas. Il ne comprenait pas ce geste, il était effaré. Mais pour Kuro cela symbolisait tant de chose. Il sentait la douce main de Louna effacer sa tristesse comme si son soleil séchait ses larmes. Elle le regardait tendrement mais Kuro sentait au fond de son regard de la tristesse et du remords. Ses petites lèvres s'entrouvrirent et laissèrent échapper un murmure.

-Pardon...

Alors Kuro sentit un coup de genou faire valser au loin la paire de ciseaux contenus dans sa main droite et un deuxième coup venir le toucher en plein dans son ventre. La nouvelle douleur l'envahi de l'intérieur. Puis Louna le prit par les épaules et le plaqua violemment au sol, retenant fermement ses poignets au-dessus de sa tête. Sa tête se cogna par terre et Kuro senti un éclair de douleur traverser sa colonne vertébrale. Tout son être le faisait atrocement souffrir mais Kuro avait bien senti que malgré tout Louna s'était un peu retenu. Ce qui n'était pas le cas de Teddy. Louna gardait ses mains fermement refermées sur les poignets de Kuro, elle était assise sur lui ce qui rendait sa respiration plus difficile, et ses yeux ne quittaient pas les siens. Ce qu'Oscar y lut ne fut pas de son goût. Louna le regardait pleine de détermination. On sentait la rage venir en elle. Elle ne se laisserait pas abattre, maintenant elle combattait Teddy, et c'était elle qui avait le dessus. C'était elle le vrai chevalier. Oscar sentait son regard le traverser, comme si elle allait lire ses pensées les plus intimes, les plus noires et qu'elle allait les détruire. Oscar prit peur. Il eut peur que ce grand océan bleu l'englobe de ses eaux et qu'il finisse par s'y noyer. Kuro le senti s'agiter dans son esprit en feu. Il remuait tout son esprit tentant de retourner en arrière, de se cacher, dans les profondeurs de l'inconscience. Son passage fut douloureux et la tête de Kuro semblait déjà sur le point d'exploser. Kuro ne pouvait empêcher des râles de douleur s’échapper de sa bouche. Tout son corps s'agitait alors que Teddy se précipitait dans tous les sens jusqu'à trouver un passage jusqu'aux limbes. Soudain, Oscar passa les barrières et les chaînes de Kuro se brisèrent, celui-ci récupérant son corps. Ses yeux s'élargirent sous le choc tandis que ses poumons s'emplissaient d'air dans une grande respiration, soulevant difficilement Louna. Puis il calma au fur et à mesure sa respiration rauque. Ses yeux se dirigèrent vers ceux de Louna. Ils étaient redevenu totalement vides et froids. Totalement vide ? Non. Quelque chose, une petite chose, presque invisible brillait au fond de ses pupilles.

-Louna...

Ils avaient gagné. Ensemble ils avaient réussi. Oscar était reparti aujourd'hui. Il ne reviendrait plus, du moins jusqu'à la prochaine fois. Mais aujourd'hui était une victoire.

-L'Ours s'en est retourné dans la sombre forêt au côté de la sorcière...

Boucle d'Or avait vaincu, la petite princesse avait gagné, ce devait être les dernières pensées de Teddy avant qu'il ne se reperde au fin fond des ténèbres qui l'habitaient. Kuro sentait ses forces le quitter alors que la douleur l'envahissait. Il ne put garder les yeux ouverts encore longtemps et ses paupières se fermèrent tandis qu'il gisait maintenant à moitié inconscient sous Louna, la douleur toujours présente en lui, ses blessures psychiques le faisant atrocement souffrir et sa plaie ouverte saignant abondamment.

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Louna maintenait fermement Kuro par terre et elle le regardait dans les yeux, cherchant à retrouver les yeux de son ami, elle voulait retrouver ces yeux étranges mains gentil... Au fond. Et Louna le savait, il était gentil au fond et elle était presque sur qu'il l'aimait aussi. Elle voulait donc le protéger, elle le senti bouger sous elle et il poussa des râles de douleur, il bougeait de plus en plus et Louna dut appuyer plus fort pour le maintenir en place, elle ne savait pas trop quoi faire mais elle était sure que si jamais c'était Kuro il ne se débattrait pas comme ça. Elle maintint ses poignets en grimaçant puis elle sentit que les mouvements s’arrêtèrent. Louna vit que Kuro écarquilla les yeux, il inspira brusquement et Louna se sentit soulever, elle sourit doucement se rendant compte que c'était Kuro qui revenait à lui. Louna vit que ces yeux étaient beaux, un beau rouge, un rouge enivrant, un rouge attirant... C'était tellement beau que Louna ne put cacher son sourire, elle fit un beau sourire à Kuro et des larmes se mirent à couler sur ses joues.

-Louna... L'Ours s'en est retourné dans la sombre forêt au côté de la sorcière...

Louna ricana malgré ses pleures, la blague était drôle, elle lâcha les poignet de Kuro et caressa une de ses joues, elle se leva de sur lui et alla dans la salle de bain, elle prit plein de choses pour le bras de Kuro et elle revint tout déposer sur le lit, elle prit son bloc note et voulu écrire sur son bloc note lorsqu'elle se rendit compte qu'en réalité Kuro dormait, ou était inconscient, elle ne savait pas. En tout cas elle prit de nouveau tout ce qu'elle avait ramener et s'agenouilla près de Kuro, elle appliqua une pâte anesthésiante sur les contours de sa blessure pour endormir sa peau. Elle appliqua ensuite de l'alcool pour désinfecter la plaie, elle essuya le sang et vit que la plaie était tout de même pas mal ouverte, elle prit une aiguille et un fil et lui recousus le bras. Une fois ça fait et une fois qu'elle fut satisfaite de son travail, elle soigna sa propre blessure, elle mit juste un pansement car elle était vraiment petite puis elle revint auprès de Kuro.

Kuro avait vu le doux sourire de Louna se dessiner sur ses lèvres et des larmes de joie roulèrent sur ses joues. Elle avait même un peu ri à ses propos. Kuro n'avait pas compris pourquoi mais en même temps il n'avait pas vraiment le sens de l'humour. Elle semblait soulagée. C'est tout ce qui comptait. Maintenant le cauchemar avait prit fin pour aujourd'hui. Kuro n'était qu'à moitié conscient. La douleur le lançait de partout. Il fallait qu'il se repose un peu au moins pour apaiser ses blessures psychiques. Pour ce qui était des autres Kuro ne savait pas vraiment quoi faire. Habituellement il laissait les plaies se guérir d'elle-même. Kuro savait que le corps humain avait des capacités de régénération impressionnantes pour un être si fragile. Et puis il évitait tant que possible l'infirmerie. Non pas qu'il ne voulait pas se faire soigner mais plutôt parce qu'il risquait de devoir justifier son état et raconter que c'était à cause d'une peluche...personne ne le prendrait au sérieux. Mais Kuro ne pensait pas à ça maintenant. A vrai dire il ne pensait à rien. Il était dans une phase d'oubli, ce qui lui arrivait assez fréquemment après une possession. Son cerveau s'empêchait de penser à beaucoup de choses à la fois, il faisait le strict minimum pour mieux régénérer ses cellules nerveuses endommagées et donc la mémoire n'était pas activée. Tout ce que Kuro savait c'était ce qu'il ressentait dans le temps présent. Il avait senti les points qui le retenait se déstresser et malgré la douleur, il avait également ressenti la douce caresse sur sa joue. Kuro ne bougea pas parce qu'il n'en était pas capable mais également parce qu'il n'en avait pas envie. Cette petite chaleur sur sa peau froide et moite avait quelque chose de rassurant. Il se sentait bien et un doux sentiment nostalgique s'empara de lui, rendant la douleur plus supportable. Après quelques instants il senti également qu'on lui faisait quelque chose au bras. D'abord il avait senti quelque chose de frai, de plutôt agréable mais quelques instants après cela c'était transformé en une horrible douleur. Puis quelque chose s'enfonçait dans sa peau, ça le picotait, il ne comprenait pas ce qui se passait, mais il était encore trop fatigué pour ouvrir les yeux et faire le moindre mouvement. Ce ne fut qu'un petit bout de temps après que Kuro se décida enfin à entrouvrir ses paupières. Le soleil était presque totalement couché, baignant la pièce d'une très faible lueur. Il aperçut tout de même Louna assise à côté de lui, le regardant tranquillement. Il senti son bras lui faire un peu mal et regarda à l'endroit où devait être sa blessure, s'attendant à voir le sang dégouliner de partout, mais il ne vit qu'une plaie bien soignée. Louna...l'avait soignée pendant son sommeil, elle avait fait ça pour lui...Il leva les yeux et vit qu'elle s'était également mis un pansement. Kuro ne put défaire son regard du cou de Louna. Cette blessure c'était lui qui l'avait faite. Il se souvenait du sang qui avait coulé, de l'emprise de sa main sur les ciseaux, de la force avec laquelle il l'avait plaqué contre le mur...de sa langue sur sa peau.

-Uhh

Kuro plaqua sa main sur sa bouche. Il senti son ventre se retourner rien qu'à se souvenir. Il se précipita vers les toilettes, se trainant comme il pouvait et ne put s'empêcher de relâcher tout ce qu'il avait dans l'estomac au fond de la cuvette. Il était maintenant tout tremblant et des gouttelettes de sueurs glissaient sur la peau de son visage. Il avait fait des choses si horribles, si répugnantes ! Déjà qu'il n'aimait pas le contact, ce que lui avait fait subir Teddy était horrible. Mais pour une fois, Kuro ne pensa pas qu'à lui. La personne pour qui ça avait dû être le plus dur ce n'était autre que Louna. Il attrapa une serviette et s'essuya la bouche avant de s'adresser d'une petite voix tremblotante à Louna. Il se sentait si mal. De ce qu'il avait fait, de tout ce qui s'était passé et dont Louna avait été témoin et victime.

- Je...t'ai fait..des choses...horribles...

Kuro baissa la tête. Il ne pouvait regarder Louna en face. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne pouvait lever les yeux vers elle. Ce souvenir, de ce geste, le hantait. Et en plus de cela, il avait faillit la tuer...

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Louna ne quittait pas son ami Kuro des yeux, elle attendait qu'il se réveille pour le forcer à aller se coucher et à se reposer. Il en avait bien besoin! Louna, elle, ne savait pas trop ce qu'elle allait faire, le soleil se couchait, la nuit aller tomber mais Louna n'était pas fatiguée du tout. Elle avait envie de tout faire mais pas de dormir, elle ne pouvait pas. L'adrénaline circulait encore dans son corps, elle était électrisée et surexcitée, elle se sentait vraiment prête pour se battre, ou pour faire un marathon, mais pas pour dormir. Louna se dit que ça viendrai quand l'adrénaline se sera estompé dans son organisme. En attendant ça, elle regardait toujours Kuro, elle le vit bouger, il ouvrit les yeux, il semblait avoir mal. Louna s'approcha de lui pour mieux le voir. Elle croisa son regard rouge, elle sourit doucement, heureuse qu'il soit revenu à lui. Ensuite Louna vit que les yeux de Kuro glissèrent sur son bras, celui que Louna avait soigné, elle avait espérer qu'elle ne lui avait pas fait mal... Mais Kuro ne dit rien, il semblait satisfait de ce qu'elle avait fait, et Louna était heureuse de ça. Les iris rouges de son ami continuèrent de bouger, il montèrent jusqu'à son épaule, sur son pansement. Sa petite blessure, tout petite entaille, complètement minime comparé à sa plaie à lui au bras... Mais Kuro resta bloquée sur ce petit bout de tissus coller sur sa peau, il semblait perdu dans ses pensées, ou dans ses souvenirs, lui seul le sait. Il ne lâchait pas cet endroit des yeux et Louna commençait à se sentir mal à l'aise, elle n'avait presque rien alors pourquoi la regardait-il comme ça? Il n'avait pas besoin de rester aussi longtemps rivé dessus, ce n'était qu'une petit coupure, rien de plus...

- Uhh

Louna vit Kuro plaquer sa main sur sa bouche, se lever et partir aussi vite que possible vers les toilettes. Elle entendit un bruit caractéritique puis plus rien. Louna savait bien ce qu'il s'était passer, elle avait baissé les yeux, c'était elle qui le répugnait comme ça? Ou plutôt sa blessure? Ou encore ce que Teddy lui avait fait? Louna n'avait pas la réponse, mais elle le saurait bien assez vite. Louna vit Kuro prendre une serviette pour essuyer sa bouche, puis il se tourna vers elle.

- Je...t'ai fait..des choses...horribles...

Louna le vit baisser la tête. Il ne voulait pas la regarder, où alors il ne pouvait pas la regarder. Louna ne savait pas vraiment mais elle alla chercher son bloc note, elle prit son stylo et écrivit "Arrête ce n'est qu'une petit coupure, tu t'es infligée bien pire à toi même!" Elle lui tendit le bloc note et une fois qu'il eut fini de lire, elle pointa son bras pour lui faire comprendre sa dernière phrase. Kuro avait bien plus souffert qu'elle, elle reprit le bloc note et écrivit "Je dois plutôt te dire Merci. Tu m'as sauvé la vie, mon chevalier!" Elle lui tendit de nouveau le bloc note en riant doucement. Elle aimait l'expression et puis c'était vraiment ce qui c'était passer après tout, il avait été son chevalier, il l'avait sauver. Louna lui devait la vie, et elle ferait tout pour régler sa dette entièrement.

Kuro gardait la tête baissée, fixant le sol. Il entendit Louna se lever mais n'osa relever la tête pour voir où elle allait. Comment pouvait-il recroiser son regard ? Il lui avait fait subir tant de choses. C'était lui la cause de ses problèmes. Elle devait lui en vouloir. Kuro n'avait pas l'habitude de ça. De se préoccuper ainsi de ce que pouvait penser les autres de lui. S'il était fautif et que les gens lui vouaient une haine féroce, il s'en fichait. Mais là, c'était autre chose. Là ce n'était pas n'importe qui. Là c'était Louna. S'il y avait bien une personne désormais dans sa vie qu'il ne voulait pas décevoir c'était elle. Comment en était-il arriver là ? Comment avait-il pu avoir un tel lien avec être humain ? Kuro ne le savait pas. Cela dépassait l'imaginable, mais c'était bien réel. Kuro avait une amie, qu'il ne voulait pas perdre. Mais après ce qu'il venait de faire, il était clair qu'elle avait du se rendre compte du danger qu'il représentait et que très certainement elle songeait à s'éloigner de lui. Au fond c'était peut-être mieux, mieux pour elle. Kuro vit un bloc note se glisser sous ses yeux. Il mit un instant avant de comprendre que Louna avait écrit dessus. "Arrête ce n'est qu'une petit coupure, tu t'es infligée bien pire à toi même!". Kuro regarda son bras. Oui, cette blessure c'était lui qui se l'était faite, et c'était vers son cœur qu'il aurait dû la diriger. Au moins tout aurait été finit. Louna se trompait, il n'avait pas été assez dur avec lui même, loin de là. Kuro vit Louna reprendre le bloc et le reglisser de nouveau sous ses yeux avec quelque chose d'autre écrit dessus. "Je dois plutôt te dire Merci. Tu m'as sauvé la vie, mon chevalier!". En lisant ses mots, Kuro ne put s'empêcher de relever la tête pour voir Louna rire doucement. Son chevalier ? Elle le remerciait de l'avoir sauvé ? Mais c'était tout le contraire ! C'était lui qui l'avait attaqué, Lui qui avait attenté à sa vie. C'était lui le monstre. Kuro rebaissa les yeux et répondit de son habituelle voix froide.

- Tu te trompe...j'ai faillit te tuer.

Kuro ne s'était jamais vu dans un tel état. Elle ne semblait pourtant pas lui en vouloir mais il avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Comment ne pouvait-elle pas avoir de haine envers lui alors qu'il y a quelques instants il se jetait sur elle ciseaux à la main avec une folle envie de meurtre dans ses yeux ? C'était inconcevable. Tout simplement impensable. Quelques mots sortirent faiblement de sa bouche alors que Kuro gardait les yeux rivés au sol.

-...pardonne moi...

Kuro s'excusait. Il savait très bien qu'il ne méritait pas son pardon. Mais même s'il n'abandonnait pas l'idée que Louna était mieux loin de lui, il ne voulait pas non plus qu'elle s'en aille. A vrai dire il ne savait plus vraiment ce qui était bien, ce qui était mal, ce qu'il devait faire. Tout était contradictoire dans son esprit. Et avec la découverte de ces nouveaux sentiments, ces nouvelles choses étranges qui se passait dans son corps, il comprenait encore moins. Louna était en sécurité plus la distance entre lui et elle était grande, mais Louna était son amie et quelque chose au fond de lui lui disait qu'il ne voulait pas qu'elle reste loin. Ce qui était illogique car si c'était son amie, il devrait faire en sorte de la protéger or elle n'était pas en sécurité ici. Kuro ne comprenait plus rien. Cette situation commençait même à l’énerver. Ou alors ce n'était pas ça ? Ou alors il était...triste ?

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- Tu te trompe... J'ai faillit te tuer.

Louna regardait Kuro avec une expression douce et sereine. Tout allait bien et il faudrait qu'il l'admette, il l'avait sauver! Il n'avait pas voulu la tuer, loin de là, i avait fait preuve d'une grande résistance à la possession de la peluche démoniaque! Et il avait fait ça pour elle, pour qu'il ne lui arrive rien. Donc il l'avait bel et bien sauvé. Un hypothèse germa dans l'esprit de Louna, peut-être que Kuro ne se différenciait pas du nounours... Il pensait peut-être que tous les deux ne faisaient qu'un... Mais Louna savait que c'était faux, c'était deux personnes bien à part, qui avaient des buts bien différents, une façon de faire bien différente, et surtout des expressions bien différentes. Louna l'avait bien remarquer, surtout dans le regard, les iris rouges de Kuro n'avait plus du tout exprimer la même chose lorsque l'ours possédait son ami... Louna l'avait bien vu et maintenant elle serait bien capable de les distinguer d'elle-même. Non définitivement ces deux êtres n'était pas la même personne, ce n'était pas possible. D'un autre côté il était vrai que le nounours vivait dans l'esprit de Kuro, il était une partie de son âme et pouvait de temps à autre contrôlait le corps de Kuro, mais Louna se refusait à penser qu'ils étaient si liés. Kuro était Kuro et l'ours était un intrus, on l'avait mit dans l'esprit de son ami sans que celui-ci est pu dire quoi que ce soit, il n'as pas pu se défendre et se retrouve avec cette malédiction à vie, c'était tout bonnement injuste. Louna se surpris à se demander ce qu'aurait pu être Kuro si il n'avait pas fait ce rêve, si il n'avait pas rencontrer cette fille et si la peluche ne l'avait pas posséder... Ils ne ce seraient probablement jamais rencontrer, Kuro serait certainement plus joyeux, plus souriant, plus gaie... Oui, Louna devait éradiquer cette saleté de peluche de la tête de Kuro, pour qu'il puisse redevenir celui qu'il était lorsqu'il était petit et qu'il évolue en étant emplis d'amour, de joie et de rires... Elle y arriverait, Louna y arriverait, avec Kuro, ensemble il le battrait!

-...pardonne moi...

Il avait baisser de nouveaux les yeux vers le sol, il semblait encore décider à ne pas la regarder, mais Louna elle voulait qu'il la regarde, qu'il aime le contact ou pas! Elle fit glisser sa main sous le menton de Kuro et lui releva la tête pour qu'il la regarde, elle se perdit un peu dans l'univers rouge de ses yeux puis elle se ressaisit et lui offrit un beau sourire, un sourire doux évoquant des moments de joie, des moments de rires, des moments sans peur et sans souffrances. Elle mit dans son expression, son sourire, ses yeux, son visage tout entier, toute la joie et l'amour qu'elle possédait, elle voulait le rassurer, lui montrer qu'elle allait bien et qu'il l'avait sauver. Elle frotta son nez contre le sien comme le faisait les eskimo, c'était un gage d'amitié, un gage de sincérité et de loyauté. Puis elle reprit une distance raisonnable entre leurs deux visages sans lâcher le menton de Kuro, elle ne voulait pas l'effrayer non plus! Et puis il ne fallait pas trop lui en demander, se laissait ainsi faire relevait presque du miracle, et Louna en profitait pleinement! Elle re-plongea son regard dans les iris de Kuro, et la magie opéra encore une fois...

- Peluche fait mal, toi sauver, pas pareil... Toi chevalier...

Louna ne voulait pas qu'il se sente coupable, elle l'aimait trop pour ça! Enfin en tant qu'ami bien sûr, cela va de soi! Elle tenait trop à lui pour qu'il continue de croire qu'il lui avait fait du mal. Il l'avait protéger et c'était tout! Kuro était son ami, l'unique, le seul, et maintenant il était en plus devenu son protecteur et son chevalier. Et elle aimait ça! Louna ne connaissait qu'un remède contre la tristesse et le désarois, elle ne savait pas vraiment si Kuro fonctionnait comme ça... Mais elle se leva quand même, elle prit la boite ronde contenant les bonbons et elle la posa devant Kuro, elle prit son bloc note et écrivit "Bon pour le morale, c'est pas moi qui le dit c'est scientifique!" Elle sourit, elle savait que cet argument avait plus de valeur que son unique parole aux yeux de Kuro, lui qui était si travailleur et si porté sur la science, il lui fallait bien ça! Elle se recula un tout petit peu, lui laissant de la place, ne voulant pas l’oppresser, elle se mit assise en tailleur non loin de lui, elle perdit son regard dans la pièce. Elle se remémora les événements, elle faisait le point, elle chassait ses angoisses en se disant que tout ceci était exceptionnel et que l'ours ne trouverait pas sa chambre à elle, elle y serait bien cette nuit, elle y dormirait paisiblement comme toutes les nuits. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, tout irait bien, pour elle et pour lui.

Oui maintenant Kuro s'en rendait compte, il était triste. Il prit conscience de la douleur dans sa poitrine. Ce petit pincement. Il était très faible et pourtant il faisait bien plus mal que toutes ses autres blessures. Il avait maintenant une amie, une vraie amie, en chair et en os, quelqu'un qui respire, qui pense, mais cette amie il ne pouvait rester avec elle, parce qu'il la mettait en danger. Pourtant elle avait accepté de rester avec lui, malgré le danger, mais s'était-elle rendu compte de cela ? S'était-elle rendu compte de la véritable dangerosité de cette proximité ? Maintenant elle l'avait bien vu, elle risquait vraiment sa vie. Elle voudrait certainement partir, et Kuro la laisserait. Si c'était vraiment ce qu'elle souhaitait. Il la laisserait s'en aller et serait prêt à subir toute la souffrance que cela lui infligerait. Il était prêt à ça. Il était prêt à faire ce que devait faire un vrai ami. Mais Louna vint poser délicatement ses doigts sous son menton pour l'obliger à relever la tête. Kuro frissonna sous le contact, qui lui rappela horriblement ses derniers gestes, mais il se laissa faire et bientôt il croisa les yeux de Louna. Celle-ci plongea intensément son regard dans le sien. Pendant un instant Kuro fut happé par ses grands yeux bleus. Il avait l'impression qu'elle plongeait au plus profond de son âme, venant éveiller au fin fond de ces limbes dans un petit recoin caché, caché loin très loin dans ses ténèbres, un petit soleil. Les lèvres de Louna s'étirèrent en un doux sourire si sincère, si rempli de joie que tout son visage sembla rayonner de bonheur. Kuro sentit sa douce lumière se déverser en lui, dans les flots obscurs l'illuminant de toute part. Kuro n'avait jamais vu autant de lumière. Il resta si inerte face à ce spectacle que lorsque Louna rapprocha son visage pour frotter son nez au sien il ne bougea pas, ne frissonna pas, il senti uniquement la petite chaleur et la douceur de la peau de Louna sur la sienne. Louna s'éloigna lentement et sa jolie voix s'éleva dans les airs telle une douce mélodie, sans blocage.

- Peluche fait mal, toi sauver, pas pareil... Toi chevalier...

Kuro ne détacha pas ses yeux de Louna. Alors elle pensait vraiment qu'il l'avait sauvée ? Elle pensait vraiment qu'il était son...chevalier ? L'image parue un peu grotesque aux yeux de Kuro, et puis il ne savait pas s'il avait vraiment la trempe d'un combattant. Mais quelque part au fond de lui, cette image lui plaisait. Il voulait bien être le chevalier de Louna. Il voulait la protéger. Il la protègerait de lui. La protègerait du mieux qu'il pouvait, comme il avait fait aujourd'hui, comme il ferait chaque instant à partir de maintenant. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Et ainsi peut-être qu'elle voudrait bien rester. Peut-être qu'elle restera son amie. Louna se leva et revint quelques secondes après lui posant la boîte remplie de confiseries devant lui et écrivant sur son bloc note: "Bon pour le morale, c'est pas moi qui le dit c'est scientifique!" . Kuro observa les friandises. En réalité, Kuro n'aimait pas les bonbons. Enfin, il n'aimait pas les choses trop sucrées et cela faisait une éternité qu'il n'en avait pas mangé. Il ne se souvenait même plus s'il en avait déjà mangé à vrai dire. Mais Louna avait appuyé un argument que Kuro ne pouvait ignorer. Des expériences scientifiques avaient effectivement prouvé que ces douceurs permettaient aux cerveaux de sécréter des hormones semblables aux hormones du plaisir, qui remontaient le moral. Kuro hésita, puis finalement ouvrit la boîte et prit avec méfiance un chocolat entre ses doigts. Il savait que le chocolat était particulièrement efficace. Il l'approcha lentement de sa bouche et finit par le poser délicatement sur ses lèvres, croquant un coup dedans. Kuro senti le chocolat fondre sur sa langue et déverser son goût sucré. Alors un étrange sentiment envahit Kuro. Il se sentait pris dans une aura de douceur qui lui semblait familière. Des souvenirs refaisaient surface. Oui, maintenant il se souvenait.

-...Ma mère...m'offrait souvent des chocolats...pour mon anniversaire...

Cette personne qu'il avait vue, pendant ce cours instant, qu'il n'avait pu distinguer, c'était sa mère. C'était elle qui lui tendait une boîte de chocolat en souriant. Son cadeau. Kuro ne se s'était jamais souvenu de cet épisode. Il avait oublié tant de choses. Tant de belles choses. Tant de belles choses qu'il revoyait maintenant grâce à ce nouveau cadeau, grâce à Louna. Kuro garda ses yeux rivés sur le bout de chocolat entre ses doigts, un léger souffle parvenant à ses lèvres.

-...Merci...

C'était vraiment le plus beau cadeau qu'il n'avait jamais eu. Un cadeau que lui seul pouvait comprendre. Le cadeaux d'une mémoire retrouvée.

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Louna vit Kuro hésiter devant la petit boite ronde remplies de confiseries. Elle avait penser que cela l'aiderait à retrouver un peu d'aplomb, malgré son hésitation il prit un chocolat et l'approcha de ses lèvres, il croqua dedans. Louna suivait le trajet du petit bonbon des yeux. Kuro grignota le bout qu'il avait croqué, il avait l'air pensif. Louna ne fit pas le moindre geste, ne voulant pas le brusquer, ni le faire sursauter. Si il devait parler, il parlerait, il fallait juste que Louna patiente un peu, elle savait que cela viendrait tout seul, il parlerait de lui-même comme elle avait réussi à parler sans blocage tout à l'heure. Louna n'eut pas vraiment à attendre très longtemps, quelques minutes après avoir grignoter ce petit chocolat il laissa quelques mots échapper de sa bouche, comme si il ne s'en rendait pas compte.

- ...Ma mère...m'offrait souvent des chocolats...pour mon anniversaire...

Louna ne savait pas si ces paroles s'adressait à elle, elle ne savait pas si elle devait y répondre, dans le doute elle se contenta de sourire doucement en baissant les yeux. Elle aussi se rappelait de sa mère, enfin pas beaucoup mais elle avait encore une image de son visage dans sa mémoire, une image qu'elle s’efforçait de garder intacte. Tous les soirs elle s'obligeait à replonger dans ses souvenirs pour retrouver son visage, pour le garder à jamais gravé en elle. Louna ne voulait pas que ce souvenir s'envole, elle ne voulait pas oublier ce visage doux. Son père elle ne s'en rappelait plus beaucoup, beaucoup moins que de sa mère. Mais ce qu'elle savait c'est que elle aussi dans sa famille, on mangeait du chocolat pour les grandes occasions, elle en avait pour son anniversaire, et aussi pour noël. Mais plus que tout elle en avait à Pâques, elle courrait dans le jardin pour trouver ses chocolats, elle riait, son père la poursuivait en riant lui aussi. Sa mère elle elle les regardaient avec un sourire attendris sur les lèvres, assise sur une chaise brune à l'ombre. Louna remplissait très vite son panier et elle courut, toujours en évitant son père, droit sur sa mère, elle sauta sur ses genoux et lui donna le panier. Sa mère lui sourit avec ses beaux cheveux qui flottait dans le vent, en effet il y avait une petite brise ce jour là. Ensuite Louna se voyait à table en train de savourer ses chocolat alors que ses parents l'applaudissait. Ils étaient rayonnants, ils étaient beaux, ce moment était complètement hors du temps... Louna ne s'était pas rendu compte qu'elle avait replonger dans de très vieux souvenirs, elle regarda la boite de chocolat, elle comprenait maintenant pourquoi cela lui avait paru une évidence de lui acheter ceci. Elle ne s'était pas rendu compte mais elle avait pleurer, des larmes s'étaient mises à couler sur ses joues pendant qu'elle avait repenser à tous ces événements. Louna releva la tête et les yeux sur Kuro, juste au bon moment pour l'entendre dire ce simple mot qui lui réchauffa le coeur.

- ...Merci...

Louna sourit doucement, il était heureux, c'était l'essentielle. Elle se releva doucement et alla chercher un mouchoir, elle essuya ses joues. Elle se mit devant la poubelle et regarda le bout de papier froissé tomber dedans. Ensuite elle inspira et expira doucement pour se calmer et se donner du courage, elle revint vers Kuro avec un doux sourire. C'est là qu'elle se rendit compte que le pyjama de Kuro était tout tâché de sang et qu'il ne pourrait plus le mettre. Elle se promit à elle même qu'elle ferait quelque chose pour ça, en attendant elle se contenta de rassembler ses affaires. Elle laissa la banderole sur le lit de Kuro, bien plié, elle ne savait pas ce qu'il en ferait mais elle tenait à la lui laisser.

Kuro restait tellement aspiré par ce nouveau souvenir, regardant le bout de chocolat que lorsqu'il releva les yeux il fut surpris de voir des larmes couler sur les joues de Louna. Il ne comprenait pas pourquoi elle pleurait. Était-ce à cause de lui ? Oui, elle avait de nombreuses raisons de pleurer à cause de lui, mais peut-être pas en ce moment même. Non c'était autre chose, mais Kuro ne savait pas quoi. Elle ne garda pas ce visage triste très longtemps car lorsqu'elle plongea son regard dans le sien, elle lui fit un grand et doux sourire. Kuro la regarda longtemps jusqu'à ce que les grondements de son ventre le firent sortir de ses pensées. Il était vrai qu'il était tard, qu'il avait usé beaucoup d'énergie et qui plus est il avait vomi, alors il ne devait plus lui rester grand chose dans l'estomac. Kuro ne voulait pas qu'Oscar puisse profiter de la moindre nouvelle faiblesse qu'il pourrait avoir pour refaire surface aujourd'hui. Déjà qu'il se sentait faible...Alors il avala encore quelques chocolats qui lui fit à sa grande surprise le plus grand bien. Louna avait raison. Louna avait toujours eu raison. Et pour ça Kuro lui était tellement reconnaissant. Louna se releva et alla prendre un mouchoir pour essuyer ces quelques larmes qui coulaient, puis regarda le mouchoir qu'elle jetait dans la poubelle. Elle finit par respirer profondément pendant un moment avant de revenir vers lui. Kuro ne cessait de l'observer et il remarqua rapidement que son regard se posa sur la manche de son pyjama devenue rouge sang. Il aurait voulu courir dans la salle de bain et l'enlever tout de suite, pour ne plus voir son sang mais il n'avait rien d'autre à se mettre, alors, il n'avait pas le choix. Il devrait dormir avec ce soir et demain il essayerait de faire disparaître cette tâche, même s'il savait que c'était peine perdue. Cette tâche ne disparaîtra jamais totalement, et elle restera incrustée dans ce tissu comme le souvenir de ce jour restera gravé dans sa mémoire. Le jour où il avait faillit tuer Louna, le jour où il l'avait sauvé et le jour où elle l'avait sauvé. Au final cette tâche représentait sa faute, son orgueil mais pour lui elle représentait également le courage de Louna. Elle avait affronté Teddy et elle n'avait pas frémi un seul instant, elle ne s'était pas laissé aller par la peur, elle n'avait fait que le soutenir à chaque instant. Mais soudain, une image revint en mémoire dans l'esprit de Kuro. Un passage. Le moment où Teddy allait se jeter sur elle pour la transpercer de sa paire de ciseaux, oui maintenant qu'il y réfléchissait, Louna aurait pu s'enfuir....elle avait la possibilité de s'enfuir ! La porte était juste à côté d'elle, il lui aurait suffit d'un pas sur le côté et elle aurait pu courir dans le couloir et s'en aller loin d'Oscar ! Alors pourquoi ? Pourquoi ne l'avait elle pas fait ? Cette question remua l'esprit de Kuro. Il avait mal à la tête et n'avait pas envie de réfléchir. Il voulait des réponses sans avoir besoin de les chercher indéfiniment. Louna s'était levée et avait rassemblé ses affaires. maintenant il était tard et elle voulait certainement retourner dormir. Cette soirée avait été suffisamment éprouvante, elle méritait bien de retourner dans sa chambre et d'avoir un bon sommeil réparateur et peut-être d'oublier un peu ce qui s'était passé. Mais Kuro avait besoin de réponse, il ne voulait pas qu'elle oublie tout de suite. Il fallait qu'il lui pose la question pendant que sa mémoire était encore fraiche. Il gardait la boîte de friandises dans sa main l'observant puis finit par lever les yeux vers Louna et finit par lui demander.

-....Pourquoi tu ne t'es pas enfuie ?

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- .... Pourquoi tu ne t'es pas enfuie ?

Louna était prête à dire bonne nuit à Kuro lorsqu'elle entendit sa question, elle se retourna pour le regarder. Elle ouvrit la bouche mais rien ne sortit, à vrai dire elle n'avait même pas envisager la fuite. Pas une seul fois, alors qu'Oscar voulait la tuer. Louna re vint près de Kuro, elle s'assit prés de lui. Elle ne savait pas comment lui expliquer, comment lui dire qu'elle l'adorait malgré son air toujours contrarié, qu'elle le suivrait jusqu'au plus profond des enfer si il le lui demandait? Elle ne fuirait jamais loin de lui, elle resterait toujours auprès de lui, elle le sauverait toujours, enfin elle le ferait comme elle pouvait, elle n'était pas une super woman non plus... Louna adressa un petit sourire à Kuro, elle prit son bloc note, elle hésita. Elle en mourrait d'envie depuis le début, mais elle savait pertinemment que Kuro n'aimerait pas ça, il n'aimerait pas du tout... Mais elle en mourrait d'envie depuis si longtemps! Elle décida que, vu où il en était il n'avait rien à perdre. Elle fit glisser le stylo, une écriture belle et raffiné tout en courbure. Une écriture du 19 ème siècle! Louna tendit le bloc note à Kuro le temps qu'il lise. Elle avait marquer ces quelques mots "Je sais que ça ne va pas te plaire, je t'expliquerai après mais s'il te plait ne dis rien.." Elle le laissa lire, suivant les aller retours de ses yeux sur la page, une fois qu'elle eut vu qu'il avait fini, Louna reprit le bloc note qu'elle posa à coter, elle fit signe à Kuro de fermer les yeux et elle se faufila dans ses bras durant une toute petite seconde. Un câlin express pour quelqu'un qui détestait les contacts physiques. Louna se retira donc au bout d'une seconde, elle regarda Kuro dans les yeux puis elle reprit son bloc note "Tu es mon chevalier, moi la princesse, mais une princesse assez... Rebelle. Je ne suis pas partie parce qu'une amie n'abandonne pas ses proches. Je suis ton amie, tu fais parti de mes proches, ce câlin (aussi court fut-il) en est la preuve." Louna était heureuse, heureuse que tout se termine bien, que tout rentre dans l'ordre! Elle remit de l'ordre dans ses cheveux et elle senti une fatigue l'envahir. L'adrénaline avait donc définitivement quitter son corps, elle se frotta les yeux et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Elle lui sourit et rit doucement.

- Nenuit Kuro...

Et la rousse se leva, toujours souriante elle prit ses sacs dans une main et le bloc note et son stylo dans l'autre. Elle se retourna pour voir une dernière fois son chevalier, elle lui sourit et se mit face à la porte, prête à partir.

Alors que Louna était sur le point de partir, elle se retourna et le regarda droit dans les yeux. Elle ouvrit la bouche semblant prête à répondre mais aucun son n'en sortit . Finalement elle s’avança et vint s'assoir doucement près de lui. Kuro la regardait alors qu'elle était prise dans ses pensées. Finalement un petit sourire se dessina sur ses lèvres et elle prit son bloc-notes. Elle allait enfin répondre, oui, Kuro allait savoir et il voulait savoir. Pourquoi n'avait-elle pas choisit la fuite alors que cela était plus simple ? Pourquoi être resté alors qu'elle risquait...de mourir ? Mais Louna sembla hésiter. Le stylo restait en suspend au-dessus de la feuille. Pourquoi hésitait-elle ? Avait-elle peur de dévoiler quelque chose ? Finalement la pointe du stylo s'abaissa et glissa doucement sur le papier pour former de belles lettres. Kuro laissa Louna prendre son temps pour écrire. Le plus important pour lui, c'était de savoir. Louna tendit le bloc-note et Kuro commença à lire. Mais ce ne fut pas la réponse qu'il attendait. Sur la feuille il était écrit : "Je sais que ça ne va pas te plaire, je t'expliquerai après mais s'il te plait ne dis rien..". De quoi parlait-elle ? Qu'est-ce qui n'allait pas lui plaire ? Kuro ne comprenait pas. Une réponse qui ne pourrait pas lui plaire ? Qu'est-ce que cela pouvait-il bien être ? Louna reprit son bloc-notes et montra à Kuro qu'il fallait qu'il ferme les yeux. Kuro comprenait de moins en moins. En quoi le fait qu'il fermerait les yeux l'aiderait à connaître la réponse ? Mais ce n'était pas n'importe qui qui lui demandait cela. Non, cette requête venait de Louna. Et en quelque sorte, Kuro avait confiance en Louna. Elle ne lui demanderait pas de faire quelque chose qui serait inutile. Alors Kuro finit par fermer les yeux. Il se posait plein de questions quand soudain il sentit quelque chose contre lui. Kuro frémit alors qu'une douce chaleur enveloppait son corps. Il sentit des bras se refermer dans son dos dans une petite étreinte, puis se desserrer et la douce chaleur s'en aller aussi vite qu'elle était apparue. Pendant cette petite seconde, cette toute petite seconde, Kuro avait senti ce parfum qu'il reconnaîtrait parmi tant d'autres. C'était le parfum de Louna. Il ouvrit les yeux alors que celle-ci s'écartait lentement de lui et il croisa son regard bleuté. Kuro ne savait pas comment interpréter cela, il ne comprenait pas pourquoi Louna avait eu ce geste. Mais ce qu'il comprenait encore moins, c'est pourquoi à part un léger tremblement, il n'avait eu aucun autre geste de rejet. Louna...c'était la première fois qu'il l'avait senti si proche de lui. Pourquoi ne l'avait-il pas repoussé ? ...Est-ce que son corps finissait par...s'habituer à Louna ? Était-ce possible ? Kuro croisa ses bras, serrant son torse là où Louna s'était logée. Une chaleur monta sur ses joues, mais cette fois-ci ce n'était pas la chaleur de Louna, c'était la sienne. Alors que Kuro serrait ses bras, Louna lui tendit à nouveau le bloc-notes et Kuro lu les nouvelles phrases qu'elle avait écrites. "Tu es mon chevalier, moi la princesse, mais une princesse assez... Rebelle. Je ne suis pas partie parce qu'une amie n'abandonne pas ses proches. Je suis ton amie, tu fais parti de mes proches, ce câlin (aussi court fut-il) en est la preuve." Son chevalier, sa princesse, ses proches, son.... amie. Alors c'était ça sa réponse ? Si Louna avait fait tout cela, c'était parce qu'elle restait encore et toujours son amie ? Même après tout ce qui venait de se passer, Louna lui disait qu'elle avait toujours été de son côté et qu'elle était prête à ...le rester ? Louna eut un grand bâillement et frotta ses yeux endormis avant de faire un grand sourire en riant un peu. Ce sourire, il répondait oui, à toutes les questions que se posait Kuro. Oui, Louna était encore à ses côtés.

- Nenuit Kuro...

-Louna, attends !

La jolie voix de Louna avait chantonné dans les airs alors que celle-ci se levait en direction de la porte, mais la voix de Kuro avait retenti également avant qu'elle ne sorte définitivement de sa chambre. Pour une raison qu'il ignorait, Kuro n'avait pas envie que Louna parte maintenant. Il savait qu'elle était fatiguée et lui aussi, mais quelque chose lui disait que Louna ne devait pas encore partir. Il voulait qu'elle reste encore... un peu...

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Louna fut surprise. Extrêmement surprise. Elle était persuader que le contact répugnait Kuro, mais là elle venait de le prendre dans ses bras, tout contre elle. Elle l'avait enlacer, elle n'était certes pas rester longtemps mais elle l'avait fait et Kuro ne l'avait pas repousser. Il n'avait pas bouger. Il ne l'avait pas pousser, bon il ne l'avait pas enlacer en retour mais il ne l'avait pas repousser. Louna était juste bouche bée, elle ne pensait pas qu'il en aurait été capable, supporter un câlin d'une seconde sans rien dire. Louna était surprise mais néanmoins super heureuse! Elle avait tant hésité, elle s'était poser tant de fois la question de savoir si il le prendrait mal ou pas et là elle avait oser et puis rien, il ne l'avait pas repousser! Il avait peut-être apprécier! Louna était remplie d'espoir lorsqu'elle le regarda. Et ce qu'elle vit la conforta dans l'idée que ce câlin avait plu à Kuro. Ce dernier refermait ses bras sur l'endroit où elle avait été blotti quelques instants plus tôt. Louna souriait, elle était fière d'elle, fière de lui avoir fait découvrir les câlin et surtout fière que cela lui est plu! Elle avait du mal à s'imaginer dans les bras de Kuro mais elle savait qu'elle ne résisterais pas à recommencer. Louna aimait la proximité de Kuro, elle aimait le voir découvrir des choses comme les amis, les câlins, les marques d'affections... Petit à petit elle lui apprenait la vie, a vie tel qu'elle la connaissait. Elle lui faisait découvrir les petites douceurs qui rendent la vie plus simple, plus douce et plus facile. Louna s’apprêtait à partir lorsqu'elle entendit la petite voix de Kuro s'élevait dans les airs.

- Louna, attends !

Louna se retourna et regarda Kuro, elle ne pouvait pas cacher sa surprise. Celle-ci se lisait sur son visage, Louna resta comme ça quelques secondes puis elle secoua se tête pour chasser la fatigue qui commençait à l'envahir. Ensuite elle revint vers Kuro, elle s'assit près de lui et déposa ses sacs non loin. Elle déposa le bloc note sur ses genoux avec le stylo, elle plongea son regard dans celui de Kuro, il avait besoin d'elle, il voulait qu'elle reste près de lui. En tant qu'amie Louna ne s'était, bien sur, pas fait prier. Elle était tout de suite revenue et elle n'en avait pas été déçue, elle aimait beaucoup la compagnie de Kuro alors elle souriait pleinement. Louna prit délicatement son stylo et écrivit sur son bloc note "Comment as-tu trouver le câlin? Tu as apprécier? Je dois dire que.. Je suis contente que tu m'est laisser faire.. Enfin que tu ne m'ais pas repousser.." Louna se mit instantanément à rougir. Elle n'avait pas montrer ce qu'elle avait écrit à Kuro mais déjà elle était rouge. Elle se décida à tendre le bloc note à Kuro, elle frissonnait en attendant sa réaction et plus que tout sa réponse. Elle voulait vraiment savoir si ce câlin lui avait plu! Mais elle avait peur de la réponse. Louna savait que Kuro avait du mal à exprimer ses sentiments, elle savait qu'il avait du mal à savoir ce qui se passait au fond de son coeur et c'est pour ça qu'elle redoutait sa réponse. Néanmoins si elle était positive Louna retournerait vite fait bien fait au creux de ses bras pour y rester un peu plus longtemps. Mais elle devait absolument attendre sa réponse avant, elle ne voulait pas le mettre dans l'embarras! Louna attendait donc en souriant la réponse de son chevalier adoré.

Lorsque la voix de Kuro retentit dans les airs, Louna s'arrêta et tourna vers lui des yeux écarquillés. Elle ne cacha pas sa surprise de le voir ainsi lui demander de rester alors qu'elle était vraiment sur le point de partir se coucher. Elle resta quelques secondes à l'observer et Kuro commença à se poser plein de questions. Il avait dit ça si rapidement, si directement, comme d'habitude, mais Kuro ne se rendait pas compte que sa voix était toujours froide et directe et que cela était parfois dur à interpréter non pas comme un ordre mais comme une demande. Parfois ses compliments aussi rares étaient-ils se transformaient vites aux yeux de ses interlocuteurs comme des remarques désobligeantes, quoiqu'en réalité les compliments de Kuro n'étaient que des remarques positives, mais c'était déjà beaucoup pour lui. Alors l'avait-elle mal pris ? Allait-elle partir ? Kuro baissa la tête et se résigna. Tant pis, si elle voulait partir qu'elle parte...à vrai dire il ne savait même pas pourquoi il lui avait demandé cela. Mais quelque chose se serra en lui. Un petit pincement. Ce petit pincement venait de son cœur, mais comme d'habitude, Kuro n'arrivait pas à l'interpréter. Mais soudain, Kuro senti une présence près de lui. Il releva la tête et croisa le regard de Louna. Celle-ci plongea son regard dans le sien, et alors son océan calme enveloppa Kuro. Elle était revenue. Kuro voyait bien au fond de ses yeux que la fatigue persistait, qu'elle ne devait avoir qu'une envie, l'envie de se jeter dans un bon lit et de dormir longtemps, autant de temps qu'elle voudrait, mais elle était quand même revenue vers lui et restait éveillée, gardant un magnifique sourire, pour lui. Alors c'était ça ? C'était ça avoir une amie ? Quelqu'un qui était prêt à rester près de vous n'importe quand n'importe où du moment que vous le lui demandez ? Du moment que vous le priez, il écouterait votre demande et serait prêt à y accéder même si pour lui cela induirait des sacrifices ? Louna était restée près de lui même lorsqu'elle était en danger et elle restait maintenant près de lui même si la fatigue la tiraillait. Elle faisait des sacrifices pour lui. Et lui, serait-il prêt à faire des sacrifices pour elle ? Louna avait mis son bloc-notes sur ses genoux et commença à écrire quelques mots. Alors qu'elle finissait sa phrase, Kuro vit les joues de Louna prendre une délicate teinte rosée. Kuro observa ces nouvelles couleurs et ne comprenait pas très bien. Louna lui tendit finalement son bloc-notes et elle devint encore plus rouge. Kuro ne savait comment décrire cela mais en quelque sorte, il trouvait que c'était....joli. Avec ses petites joues rouges Louna dégageait une nouvelle aura, une belle aura, et Kuro ne détacha pas ses yeux d'elle jusqu'à ce que Louna frissonnat un peu et qu'il remarqua qu'elle attendait qu'il lise. Finalement il baissa ses yeux vers le papier et lu. "Comment as-tu trouver le câlin? Tu as apprécier? Je dois dire que.. Je suis contente que tu m'est laisser faire.. Enfin que tu ne m'ais pas repousser.." Kuro resta bloqué quelques instants sur ces mots et finit par poser son regard sur ses mains et ses bras. C'était vrai. Il ne l'avait pas repoussé. Mais pouvait-il dire qu'il avait apprécié ? Qu'est-ce que c'était qu'apprécier ? Kuro ne savait pas ce que l'on ressentait lorsque l'on appréciait quelque chose. Lui il trouvait les choses intéressantes ou inintéressantes, mais il n'avait su dire s'il aimait ou non. Parce qu'il ne savait pas ce que c'était. Au fond c'était quoi ? Kuro réfléchit un long moment. Il ne pouvait pas dire qu'il avait trouvé le câlin intéressant ou non. Il avait frissonné mais ne l'avait pas repoussé. Son corps n'avait montré aucun signe de rejet. Et....cette douce chaleur...cette douce odeur qui l'avaient enveloppé..il ne s'était pas senti mal en cet instant..non...au fond...il avait peut-être...

-...Aimé

Kuro releva la tête et regarda Louna dans les yeux. Ce mot, il ne signifiait rien pour lui. Mais c'était le seul qu'il pouvait mettre sur cette sensation. Il ne pouvait le dire autrement. C'était comme s'il avait été fait pour ce moment, fait pour qu'il le dise à cet instant. Ce mot avait été conçu pour ça, pour décrire ce qu'il avait ressenti et ce qu'il ne comprenait pas. Oui c'était certainement ça...

-...je crois que...j'ai aimé.

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Kuro mit un temps à regarder son bloc note et à lire ce qu'elle lui avait marquer. Maintenant démarrait la phase que Louna aimait le moins, Kuro analysait ce qu'il avait lu et devait y réfléchir. Cela prit un temps un temps beaucoup trop long aux yeux de Louna, elle se sentait mal à l'aise en étant là à attendre qu'il lui dise la chose fatidique! Avait-il apprécier? L'avait-elle pris par surprise? Oui d'ailleurs! Peut-être qu'elle l'avait pris par surprise et qu'il n'avait pas eu le temps de réagir.. Mais cela changeait tout! Si ça se trouve il n'avait pas aimer mais ne voulait pas lui dire parce qu'il ne voulait pas la vexer! Mais était-ce vraiment le genre de Kuro de penser à ça? Louna n'y croyait pas, elle le voyait mal afficher ce genre de raisonnement altruiste. Louna ne considérait pas Kuro comme un insensible mais disons qu'elle avait bien compris qu'il avait une manière particulière de réfléchir. Maintenant Kuro regardait ses mains et ses bras, les éléments clés d'un câlin. Il repartit dans une longue réflexion laissant bien le temps à Louna de continuer de s'interroger sur ce fameux câlin et sur sa signification. Louna recommença à cogiter à toute allure. Ce câlin était le symbole de son amitié envers Kuro, elle avait tant hésiter avant de se lancer, elle avant tant réfléchis pour avoir le courage de lui demander une chose pareille parce qu'elle connaissait vraiment Kuro. Elle le savait vraiment allergique aux contacts humains, alors un câlin! Mais il ne semblait pas avoir été plus choqué que ça! Il semblait avoir encaisser le coup, et surtout il ne lui avait fait aucun reproche. Louna était heureuse, enfin elle voulait paraître heureuse parce qu'elle voulait croire qu'il avait aimé ce câlin qui était tout un symbole pour elle. Un symbole reliant leurs amitié, unissant leurs vie, ce câlin démontrait clairement que leurs vies étaient maintenant liés et qu'il avait vécu quelque chose ensemble même si ce n'était qu'un câlin mais elle pensait que Kuro pourrait peut-être cautionner ce câlin et le fait que leurs vie s'entrelace pendant une période indéterminée.

- ...Aimé...je crois que...j'ai aimé.

Magique. Invraisemblable. Magnifique. Splendide. Magistrale. Joie. Euphorie. Voilà à peu prés tout ce qui passa dans les yeux de Louna après cette simple phrase. Elle exaltait! Elle respirait la joie! Elle était heureuse! Elle fit un énorme sourire et émit une sorte de petit couinement de joie. Elle pencha la tête de coter et se frotta un oeil, la fatigue était toujours là mais la joie la maintenait amplement réveiller! Louna se ressaisit donc et refit face à Kuro avec son éternel sourire aux lèvres. Elle se rapparocha un peu de Kuro en rampant sur ses jambes croisées puis elle écrivit sur son bloc note en le laissant sur les genoux de Kuro "Moi aussi tu sais" puis elle dessina un smiley qui sourit à coter. Ensuite elle prit quelques minutes pour dessiner un chevalier et une princesse (en schématiser) qui s'enlaçait. Elle fit une petite flèche en dessous de chacun et y inscrit leurs noms. Elle regarda Kuro et émit un petit rire. Décidément Louna relativisait tout le temps! Elle avait réussis à trouver une parodie du stupide surnom que lui avait donner Teddy. Elle était même fière de ce nouveau surnom! Elle se remit face à Kuro lui laissant le temps de regarder tout ce qu'elle avait écrit et dessiner puis elle attendit qu'il relève les yeux vers elle avant d'ouvrir un peu les bras et de dire sans blocage..

- 'Core?

Ce petit son étant la contraction de "Encore" mais Louna n'as pas réussit à émettre le début du mot. Elle souriait en rougissant et était vraiment heureuse en cet instant précis. Et puis elle s'en foutait si jamais Kuro disait non ce n'était pas grave, elle serait heureuse quand même! Parce qu'elle était avec lui et qu'il était avec elle et que c'était vraiment chouette! Enfin du moins pour elle..

Le mot flottait encore dans les airs et un vent nouveau agita les eaux des yeux de Louna. Les vagues d'un bleu azur s'agitaient et sur elles une lumière dorée se reflétait, cette lueur, Kuro la reconnue sans la moindre hésitation. Ce flot étincelant c'était... la joie. Ses yeux brillaient et un grand sourire vint illuminer davantage son visage. Son soleil....il rayonnait ! Louna émit un petit bruit qui fit un peu sursauter Kuro. Il ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait mais apparemment cela relevait plutôt du positif. Alors ce mot était le bon. Même s'il n'était toujours pas sûr que ce soit la bonne définition, en voyant la réaction de Louna, Kuro comprit qu'il n'y en avait pas d'autres, il n'y avait pas d'autres mots qu'il aurait pu utiliser. Peut-être qu'un jour il comprendrait la réelle signification de ce mot, mais pour l'instant cette définition lui suffisait. Louna frotta ses yeux. La fatigue semblait sans cesse la rattraper mais d'un coup de main elle l'envoya au loin, l'oubliant pour ne garder que son sourire, son beau sourire. Elle se rapprocha un peu de Kuro et reprit son stylo pour écrire sur le bloc-notes qui était resté sur ses genoux : "Moi aussi tu sais" dessinant un petit visage qui souriait à côté. Elle aussi avait...aimé ? Alors oui, ce mot était vraiment le bon. Mais pour elle qu'est-ce que cela signifiait ? Ce n'était certainement pas la même définition que pour lui. Kuro n'eut le temps de réfléchir très longtemps à cela lorsqu'il remarqua que Louna n'avait pas lâché son stylo et qu'elle commençait à dessiner quelque chose. Kuro regarda de plus près et vit qu'elle semblait dessiner une personne avec une longue robe et une deuxième personne qui portait un autre type d'habit. Kuro réfléchit et une image lui vint en tête. Une image qu'il voyait souvent dans les contes pour enfant. Il comprit alors. Elle dessinait une princesse et un chevalier. Les deux se tenaient bizarrement et en réfléchissant encore un peu Kuro comprit qu'ils se tenaient dans les bras l'un l'autre. Puis Louna fit deux flèches et y écrivit au bout leurs noms avant de rire doucement. Kuro ne comprenait pas ce qu'il y avait de comique, c'était certes pittoresque, cette image d'eux deux, mais à part les cinq sens, Kuro n'avait pas eu le don du sens de l'humour. Il ne comprenait pas le rire, mais, il le trouvait...apaisant. Cette mélodie joyeuse, c'était beau à écouter. Kuro se laissa bercer un instant par cette douce symphonie, jusqu'à ce que Louna se redresse un peu et ouvre légèrement ses bras.

- 'Core?

Les joues de Louna avaient repris ses teintes rosées et le sourire sur ses lèvres était si doux. Cette aura qui se dégageait d'elle, c'était tellement...envoûtant. Kuro voyait clairement la joie l'entourer, telle une onde scintillante. C'était si lumineux. Tout ce bonheur. Kuro voulait tellement qu'il l'englobe lui aussi. Il se sentait attiré par ce soleil, il voulait le tenir, le...serrer dans ses bras. Kuro n'avait rien compris, mais en un instant, il se retrouva blotti dans les bras de Louna. Il s'était rapproché sans s'en rendre compte et maintenant ses bras l'entouraient et ses mains serraient ses vêtements dans son dos. Il sentait les caresses de ses longs cheveux roux sur sa peau et son corps tout entier se mit à frissonner. Alors qu'il sentait la répulsion l'envahir, la douce chaleur de Louna vint l'envelopper et aussitôt ses tremblements cessèrent. L'odeur de Louna l'entoura, Kuro la respirait pleinement et il se sentit comme transporté ailleurs. Quelque chose au fond de lui, un étrange sentiment se réveillait. Un sentiment enfoui loin, très loin. Il était si loin, presque impossible à distinguer mais il avait commencé à remuer. Un rayonnement, un bousculement, une chaine brisée....Kuro se libérait. Ce mot, il le comprenait maintenant. Aimer quelque chose...c'était ressentir la même chose qu'il ressentait...lorsqu'il était dans les bras de Louna.

Messages : 90 Date d'inscription : 09/05/2013

Louna était très surprise de la réaction de Kuro, il se glissa tout doucement contre elle et se blotti dans ses bras, elle avait des yeux comme des soucoupes et surtout elle ne réagissait pas. Louna était surprise certes mais agréablement surprise, elle finit par sourire et poser ses bras dans le dos de Kuro. La jeune fille était des plus heureuses, elle posa tout doucement et avec délicatesse ses bras dans le dos de Kuro elle fit en sorte que le jeune garçon puisse se dégager à tout moment si jamais elle venait à le gêner. Elle appliqua une douce pression pendant quelques secondes dans le dos de son ami puis elle arrêta de le serrer et le laissa faire ce qu'il voulait. Louna senti que Kuro serrait ses vêtements dans son dos, il agrippait les habits de Louna pour la câliner. Et Louna était vraiment des plus heureuse, il la serrait dans ses bras, il s'accrochait à elle! Presque comme si elle était un gage de survie! Louna adorait cette idée, elle aimait penser qu'elle était aussi un peu sa sauveuse comme lui était son sauveur. Un couple d'ami qui se sauve mutuellement, Kuro qui empêche Teddy de l'attaquer et elle qui arrive à faire renaître des sensations chez Kuro alors que celui-ci n'en avait plus, ni sensations, ni émotions... Mais alors que les contacts physiques le répugnait Kuro restait là blotti au cœur de ses bras et il semblait bien. Il semblait apaisé presque détendu, comme si Kuro avait porté tout le poids du monde sur ses épaules et que ce simple et anodin geste d'affection lui avait retiré tout son fardeau. C'était vraiment comme ça que le ressentait Louna, elle avait l'impression de le soulager, de le rendre un peu plus heureux, enfin elle l'espérait! Parce que rendre Kuro heureux était presque quelque chose d'impossible mais elle y arriverait, elle se le jurait, elle le ferait sourire à nouveau, juste pour elle! Parce que Kuro était son chevalier, son ami, et peut-être plus si jamais il se décidait à s'ouvrir à elle. Louna aimerait bien qu'il s'ouvre complétement à elle, elle était déjà heureuse d'être sa confidente et sa première amie mais elle ne voulait pas s'arrêter là, elle voulait approfondir leur amitié. Et elle y arriverait parce qu'elle s'en savait capable! Louna se perdit dans ses pensées durant le câlin partager avec Kuro, elle repensait à sa vie avant, quand elle parlait et riait à gorge déployé avec ses parents, lorsqu'elle pouvait courir et sauter dans leur bras pour les câliner. Sa mère la prenait souvent dans ses bras et son père aimait la porter quand elle était fatiguée, toutes ces étreintes partager, tous ces moments qu'elle ne partagerait plus avec eux parce qu'ils n'étaient plus là. Soudain Louna senti un sentiment naître en elle: La haine. Elle avait la haine contre l'homme ou la femme qui avait oser s'en prendre à ses parents, ses bienfaiteurs, ses protecteurs. Maintenant ils n'étaient plus là, et elle la pauvre Louna n'avait plus de voix, mais elle avait un ami, elle avait trouver un vrai ami, quelqu'un pour la soutenir et la comprendre, à cette pensée elle resserra encore une fois ses bras autour de Kuro. Kuro... Un sourire étira ses lèvres, Kuro l'adoucissait et l'apaisait, la haine disparut de ses yeux et de son attitude remplacer par une douceur et une joie de vivre incommensurable. Louna secoua ses cheveux pour que Kuro ne les ait pas dans le visage, et elle appuya sa tête contre celle du jeune garçon, un sourire étirait ses lèvres et elle ferma les yeux. Louna savourait le moment partager avec Kuro, elle aimait ça et elle ne voulait pas que ça s'arrête, pas tout de suite...

Une chaîne se brisait. Au fond de lui Kuro la sentait se désintégrer et un flot de lumière dorée l'envahir de l'intérieur. Une nouvelle fois ses ténèbres reculaient. La lumière traçait son chemin scintillant dans le sombre de ses pensées. Peut-être qu'un jour elle l'envahira complètement et alors il n'y aura plus la moindre trace d'ombre dans le cœur de Kuro. Peut-être qu'un jour, il vivra dans une lumière semblable à celle de son soleil. Son soleil qui l'illuminait. Louna. Kuro sentait son odeur, son doux parfum embaumait ses narines. Kuro n'aurait su le décrire. Elle sentait bon comme les fleurs qui parsèment les prés à l'extérieur de l'internat. Une odeur si différente de ce qu'il avait l'habitude de sentir, lui qui passait ses journées à respirer les feuilles des vieux livres. Il ne connaissait aucune autre odeur que la sienne. Il ne s'approchait jamais assez des autres pour pouvoir connaître la leur et les seules qu'il pouvait sentir de loin c'était les odeurs de transpiration des élèves revenant d'un cours de sport. Kuro pensait que les autres dégageaient tous une certaine puanteur. Mais ce n'était pas le cas de Louna. Son parfum était si délicat. Kuro ne se lassait pas de le respirer. Pour la première fois, il sentait un parfum nouveau, et ce parfum faisait maintenant parti de son monde, telle Louna était entrée dans son monde en ouvrant une porte dans l'obscurité, une porte d'où s'échappait la lumière de l'espoir. Louna était là, il serrait ses vêtements dans son dos, il sentait sa présence, il était aussi proche d'elle qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Elle était là et elle ne le quittait pas. Elle le gardait contre elle et Kuro avait l'impression qu'ici, il pouvait baisser ses gardes, qu'ici il était...protégé. Kuro entendait un petit bruit sourd, qui revenait sans cesse en cadence. Il l'écoutait, cherchant son origine. Il lui semblait familier mais il ne savait le reconnaître. C'était toujours le même son, comme un battement. Plus Kuro l'écoutait et plus il avait l'impression d'avoir déjà entendu un quelque chose de semblable, lorsqu'il était fatigué après un effort ou les rares fois où il était énervé ou qu'il avait peur. Après une longue réflexion il comprit. Ce qu'il entendait, ce n'était autre que le cœur de Louna qui battait inlassablement dans sa poitrine. Kuro se senti étrange pendant un instant. C'était la première fois, du moins il lui semblait, qu'il entendait les battements du cœur de quelqu'un. Ce petit muscle, il se contractait et se décontractait, là, à l'intérieur de ce corps qui était si proche. Louna, elle était vivante, pas comme les autres choses qu'il serrait contre lui habituellement, les livres, les cahiers, une peluche. Non elle, elle était vivante, bien vivante, il entendait le bruit, origine de sa vie. Kuro se sentait si étrange. Soudain il entendit le battement accélérer. Ce petit cœur s'affolait légèrement. Pourquoi donc ? Mais bientôt Kuro senti les bras de Louna se resserrer autour de lui et les battements devinrent plus lents, plus calmes. Louna secoua légèrement sa tête et Kuro senti les caresses de ses cheveux alors que ceux-ci s'éloignaient de son visage, puis il sentit une douce pression sur le côté de sa tête. Une grande chaleur l'enveloppa, celle de Louna, elle le réchauffait davantage, elle le réchauffait lui et son corps froid, lui et son cœur glacial. Kuro sentait la glace fondre sous cette chaleur si apaisante. Il savait qu'elle recristalliserait bientôt, mais pour l'instant il aimait la laisser fondre et se laisser transporter par ce moment, bercé dans les bras de Louna. Il s'y sentait si bien. Comme le matin, où l'on se lève et que notre couverture est si chaude. On n'a pas envie de sortir des draps et d'affronter le froid de la pièce, on préfère rester au chaud au creux de notre lit. Kuro n'avait pas envie d'affronter maintenant le froid de la solitude, il voulait rester au chaud au creux des bras de Louna. Il y avait là tant de chaleur, tant de douceur, tant de lumière, tant de choses qu'il n'avait encore jamais pu éprouver, tant de choses qu'il n'avait pu vivre, pu ressentir, pu côtoyer, pu apprécier...Le cœur de Louna lui chantait une tendre mélodie, telle une berceuse, et Kuro sentait ses paupières se fermer lentement, et il se laissait envahir par un léger sommeil, comme si on l'attirait dans un rêve, un rêve qu'il n'avait jamais fait. Pas de ces rêves horribles desquels il se réveillait brusquement en sueur et tremblant, cherchant le message sanglant caché. Celui-là il était.... empli de merveilles. Et Kuro se laissa emporté dans ce rêve, sachant que là où il était, dans les bras de Louna, il ne risquait rien, car elle était là, car elle était son soleil, sa princesse rebelle et qu'elle le protégerai contre tout...

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Louna était si heureuse dans les bras de Kuro! Elle le serrait tendrement et tout à coup elle eut une sorte d'intuition, elle pensait que Kuro n'était plus tout à fait là. Et elle gigota doucement, Kuro ne réagis pas, elle recommença et elle obtint le même résultat. Elle se pencha et vit que le jeune garçon était tout simplement endormis, là contre elle dans ses bras. Louna eut un immense sourire, Kuro était accroché à elle comme si sa vie en dépendait et il s'était endormis. C'était juste adorable, Louna décala Kuro sur son autre épaule pour qu'elle puisse voir son visage, elle le regarda pendant un long moment. Louna sourit, Kuro avait l'air si apaisé, si tranquille, si... Louna se mit à rougir, elle avait penser, elle avait oser penser que Kuro là comme ça était en fait... Eh bien il était si.. Mignon. Oui Louna le trouvait mignon, vraiment mignon et cette pensée la faisait rougir comme une pivoine. Louna souriait en étant toute rouge, elle serra encore un peu plus Kuro dans ses petits bras. Elle le trouvait vraiment adorable et oui mignon, elle n'arrivait pas à détacher ses yeux du joli petit minois de Kuro. Elle se força néanmoins à détourner le regard, elle avait peur qu'il finisse par le sentir dans son rêve. Louna hésitait à rester là ou bien à porter Kuro dans son lit. Son hésitation ne reposait pas tant sur ce choix mais sur le fait qu'elle était peut-être incapable de porter Kuro jusque là bas. Il ne faisait pas un mètre quatre vingt non plus mais elle avait des bras pas très musclés. Et si elle se mettait à le porter et qu'elle le faisait tomber, il se réveillerait et elle lui aurait fait mal. Et si jamais elle arrivait bien à le porter jusqu'au lit le fait de bouger le réveillerait surement... Louna était plutôt diviser, en effet elle n'était pas assez forte pour faire ça mais en même temps elle avait mal au dos dans cette position. Elle continua de bercer Kuro, elle souffrirait un peu pour le bien être de son chevalier adoré, son mignon petit chevalier. Louna l'adorait vraiment mais elle commençait à se demander si vraiment elle ne faisait que le considérer comme un ami. Mais bon ce n'était pas le moment de penser à ça, Louna devait veiller à ne pas réveiller Kuro et à lui offrir une belle nuit. Louna se décala doucement sur le sol froid de la chambre, elle recula jusqu'à ce que son dos heurte le mur, elle essaya différente position puis elle finit par trouver la bonne, elle garda Kuro contre elle et reposa sa tête contre la sienne, elle ferma les yeux et le sommeil ne tarda pas à apparaître dans sa tête. Louna était épuisée mais elle ne s'en était pas rendu compte, elle ferma les yeux et se laissa emporter dans les bras de Morphée.