Mon voisin est un psychopathe. (ft. Chaud Caca wsh) - SUITE ewe

Enfin au calme. J'avais pu éviter in extremis un débordement de mes pouvoirs. Si j'avais passé une minute de plus dans cette classe, j'aurais rasé le bâtiment. Ce Sacha m'avait presque poussé à bout.

Je me positionnai au centre du parc et fermait les yeux. Je ne voulais pas que quelque chose soit dérangé ici, alors je choisis de ne déclencher qu'un vent moyen. Le vent qui secouait mes cheveux, qui ballottait mon chapeau... Je me sentais de mieux en mieux au fur et à mesure que mon énergie revenait à la normale. Soudain, j'entendis un mouvement non loin de moi...

Tu pourras me passer l’emploi du temps quand t'auras fini de faire mumuse s'il te plaît ?

Le vent s'intensifia. J'avais reconnu la voix de Sacha. Même ici, il m'avait suivi, dans l'endroit où je pouvais enfin me détendre et me lâcher. Tant pis pour lui. S'il faisait un pas de plus, il s'envolerait mystérieusement.

Je ne l'ai pas sur moi, mais tu peux le trouver dans la permanence, répondai-je avec froideur, sans me retourner. Et ne me parle pas sur ce ton.

J'étais à deux doigts de craquer. Qu'il ait des pouvoirs ou pas, s'il me provoquait, il allai se prendre une de ces rafales dont il se souviendrait longtemps.

Très bien, j'y irai. Oh, et excuse moi d'avoir été trop familier avec toi.

Je sentais mes yeux s'assombrir. La part de ténèbres en moi grandissait. La dernière fois que je l'avais laissé me submerger, c'était pour affronter un ennemi bien plus grand et imposant que tout ce qu'on pouvait voir. Et ça avait rasé la moitié d'une ville, accessoirement. Je serrais les poings et ouvrais les yeux. S'il restait ici 30 secondes de plus, je lui sautais à la gorge.

Ouais, c'est ça.

Sa bouche avait bougé et s'était changée en un sourire étrange. Je l'avais senti avec le mouvement d'air que ce changement avait provoqué. Ce type était soit un dangereux psychopathe, soit un homme sûr de sa force. Peu importe de ce qu'il était, s'il me cherchait, il le payerait de sa vie. Défier le vent ténébreux, c'était courir à sa perte.

Je ne tenais plus. Soit je l'attaquais, soit je partais. Il ne méritait pas que je me batte contre lui sous cette forme, alors je décidai plutôt de partir vers la forêt, où j'étais sûr que personne ne viendrait me harceler comme cet imbécile. Je devais aller très loin si je voulais redevenir à peu près normal. Je partis en soulevant des tas de feuille sur mon passage, sans me préoccuper de ce que pensaient les autres. De toute façon, ils n'osaient même pas me regarder, par peur.

Nee, t'as pas bientôt fini de me chercher ?

Il venait de dire ça alors qu'il était devant moi et que nous retournions en cours. Je n'avais pas pu décharger ma rage, j'avais encore les yeux sombres. Ses mots avaient attirer toutes les personnes présentes dans la cour ; d'un geste, je les envoyais retourner à leurs occupations.

Je ne t'apprécie guère, tu as pu le voir. Je n'aime pas trop ce que tu prépares.

Il me regardait avec ses yeux rouges de sang. Mes yeux s'assombrirent davantage. Ils devaient maintenant être près d'une couleur oscillant entre le vert et le noir. Je ne pouvais pas me battre maintenant, cela nuirait grandement à l'entièreté du bâtiment. Il n'avait pas intérêt à me provoquer davantage.

Mais que sais tu exactement de moi ? Rien n'est-il pas ?

C'est vrai, je ne savais rien de lui. Mais étant d'un naturel calme, si je m'énervais comme cela contre lui, ce n'était pas pour rien.

Je n'aime pas ton souffle.

Pour lui, ça ne voulait sûrement rien dire, mais pour moi, c'était primordial. Quelqu'un qui avait un mauvais souffle était une personne mauvaise. J'avais les mains dans les poches, mon chapeau sur la tête, le visage impassible. Je calculais dans ma tête combien de temps il me faudrait pour arriver jusqu'à lui, sortir mes mains de mes poches et l'embrocher. En temps normal, avec le léger vent qu'il y avait, environ une seconde. Sous cette demi-forme ténébreuse, à peine un quart de seconde. Mais le souffle d'air engendrerait une onde de choc qui tuerait tous les étudiants aux alentours. Il n'avait pas intérêt à commettre une bêtise.

Mon souffle hein ? Si tu veux tout savoir, moi c'est ta tête que je n'aime pas.

Intérieurement, je rigolais. Il se permettait de faire de la répartie alors que mes yeux devenaient de plus en plus noirs. Soit il était aveugle, soit il était totalement stupide. Ou alors il voyait des yeux qui s'assombrissaient tous les jours, mais j'en doutais.

Ne me parle pas de ma tête alors que la tienne est totalement déformée par des rictus dignes des plus grands ratés de la chirurgie esthétique.

Ça me calmait un peu. Ses yeux étaient plantés dans les miens. Tant pis si on me traitait de lâche, il fallait que je parte pour ne pas tout détruire. Il le fallait. Pourquoi je ne le faisais pas alors ?

Bon, je vois que tu veux voir qui c'est le plus fort. Ah là là là... C'est d'un ridicule... Mais bon, je te propose de régler ça à Pierre, feuille, ciseaux petit. Je n'aimerais pas te blesser.

... Pierre, feuille, ciseaux ?... PIERRE FEUILLE CISEAUX ?! Je ne pus pas m'empêcher de partir dans un grand rire franc. C'était tellement pathétique ! Même s'il était stupide, au moins il était drôle. Je remis correctement mon chapeau sur mon crâne et dit en partant :

Très peu pour moi, je n'aime pas les jeux de hasard. (J'ai fait un effort pour ne pas répondre méchamment U3U)